DISNEY INTERACTIVE

1988 2016PuceÉtats-Unis Burbank (voir sur l'atlas)
Autres noms : Disney Interactive
Éditeur et distributeur américain basé à Burbank, California (1988).

Division de The Walt Disney Company, Disney Software fait suite à The Walt Disney Computer Software.

De 1981 à 1988, Disney avait cédé ses licences à quelques sociétés, à l'instar de Nintendo, de Sierra ou de Capcom, pour adapter sa galerie de personnages à l'univers du jeu vidéo.
En 1988, la Firme Disney décide de créer un Département spécifique à l'univers du jeu vidéo :
Walt Disney Computer Software devient le nom de ce développement interne de la société Disney, et c'est une femme, jusqu'ici Vice-Présidente du Département "Musique" de The Walt Disney Company, qui est choisie pour lancer la branche "Jeux Vidéo". Il faut dire qu'elle a brillé à ce poste par des choix qui ont valu à Disney de recevoir 21 disques d'Or ou de Platine.

Shelley Miles définit sa stratégie : Laisser le développement des jeux, réputé coûteux, à des studios tiers, et empocher la mise en lançant l'édition, la distribution, la publicité tapageuse.

Mais cela devient difficile de ne pas s'impliquer, car les attentes du public sont précises : on voit un film sur grand écran, on veut les mêmes doublages, les mêmes graphismes, les mêmes musiques. Et pour respecter ce cahier des charges, Walt Disney Computer Sofware doit s'impliquer étroitement dans le développement, comme ce fut le cas de la version d'Aladdin pour la Megadrive (1993).

Au tournant de la décennie de 1990, The Walt Disney Compagny veut rendre à Disney ses lettres de noblesse, et redéfinit une stratégie : Un grand film d'animation annuel au minimum, de préférence calé entre Thanksgiving et la Saint-Sylvestre, et la sortie presque immédiate du, ou même des jeu(x) adaptés du film, avec les jouets, produits dérivés, films vidéo, livres, et multiplication des parcs d'attraction dans le monde.

Michael Eisner est le promoteur de cette redéfinition de la stratégie Disney, et Shelley Miles en est la première victime collatérale avec sa démission pour 1993.

Que faire du Département du jeu vidéo? Il y a débat, certains refusent de croire que le jeu va poursuivre son expansion, d'autres pensent que c'est le moteur du développement pour la société à l'horizon de l'an 2000.
Eisner tranche et multiplie les effectifs du Département Software par trois, entre 1993 et 1994. Disney Interactive remplace Walt Disney Computer Software.
Ce qui a décidé Michael Eisner, c'est le succès tonitruant du film "Le Roi Lion", qui atteint des recettes astronomiques.
Le public en veut plus, toujours plus : Buena Vista Television s'occupera des séries et des chaînes satellitaires pour le concept de télé à péage.
Buena Vista Home Vidéo développera le merchandising des films édités et réédités, de Blanche Neige à Aladdin, puis à toutes les productions non sorties en salles et destinées aux magnétoscopes des parents des enfants sages.
Et Disney Interactive qui devient le fer de lance du jeu vidéo des licences Disney.

L'idée de génie de Eisner, c'est de ne pas se contenter du jeu de plates-formes adapté du film d'animation de l'année. C'est de multiplier les produits, et de compter sur des sociétés qui auront à leur disposition les technologies de Disney, tout en mettant leur capacité de réaction au service de Disney.

Trois sociétés sont choisies pour sous-traiter ce développement exponentiel :

Gryphon Software s'occupe de la série "Activity Center" et lance Aladdin, grâce à un moteur de jeu révolutionnaire (voir la fiche de Gryphon).

Media Station lance les premiers titres de la série "Animated Storybooks" grâce à un moteur mis au point par l'un de ses programmeurs, Newton Lee.

Creative Capers Entertainment devient l'une des annexes de Disney Interactive, grâce à des commandes qui assurent de beaux jours au studio de Terry Shakespeare.

Au milieu des années 90, le succès de Disney Interactive favorise le rapprochement avec une société qui a débuté dans l'ombre de LucasGames : Pixar.
Et le succès du film Toy Story, qui en appelle d'autres (Toy Story 2, 1001 Pattes, Tarzan) se traduit par la signature de contrats avec de nouveaux studios, comme Traveller s Tales ou Eurocom par exemple.
Mais succès ou pas, les dépenses sont somptuaires et doivent nécessiter des refontes internes. C'est ainsi que, de 1999 à 2004, ses quatre séries les plus prolifiques (Activity Center, Print Studio, Hot Shots et Animated Storybook) sont arrêtées en raison d'une baisse des ventes, entraînant des difficultés ou des faillites pour les studios qui dépendaient de ces commandes.

Si les années 90 ont été les années dorées, les années 2000 annoncent des tourments financiers et des réorganisations que masquent les rachats de studios et les investissements pharaoniques.

En 2003, une première refonte aboutit à la création de Buena Vista Games (pour les titres de jeux de premier plan) et Disney Interactive continue d'éditer des jeux destinés à un très jeune public, avec des jeux de moindre qualité.

En 2007, tout est remis à plat sous le nom de Disney Interactive Studios. Le dernier jeu à avoir été publié sous ce label date de 2016.On peut aussi considérer que le rachat de LucasArts en 2012 a certainement contribué à asphyxier les ressources financières de la division software de Disney.

Depuis 2017, Disney demeure propriétaire des licences, mais le développement des jeux vidéo a échu à ses filiales ou à des sociétés ayant contracté avec la société aux grandes oreilles.

On peut se risquer à écrire : RIP...même si la compagnie existe sous la forme de production, et sous le nom ''Disney" qui reste indélébilement lié à notre mémoire collective. Bon, pas tout à fait RIP donc....Quel dilemme !!

Son adresse : 500 South Buena Vista Street, Burbank, CA 91521.
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