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Crime City
Date de sortie
1992 (
)

Genre
Développement
Conversion sur PC
Édition
Distribution en France
Distribution en Espagne
Distribution aux États-Unis
Systèmes


Vous campez le rôle d'un détective privé, Steven White. Ce n'est pas par vocation que vous entrez dans cette fonction, mais parce que votre père, Henry, vient d'être arrêté après le meurtre de son meilleur ami David Walker.
Convaincu de son innocence, vous entrez dans les locaux que votre père loue et avez deux mois de bail devant vous pour aller au bout de cette angoissante enquête : innocenter votre père, comprendre qui et pour quelles raisons David a été assassiné, et rassembler les indices et les preuves pour aller au bout de la quête.

Crime City est un jeu d'enquête mâtiné de point and click. En ce sens, c'est un vrai jeu d'aventure en 2D et sans animations, comme on les voyait foisonner au début des années 1990.
Au démarrage du jeu, vous allez vous familiariser avec l'interface, de facture classique, en apprenant à utiliser l'ordinateur de papa, le téléphone du bureau, et cliquer sur tout ce qui bouge.
Dans l'ordinateur, vous disposez d'informations sur les personnages principaux, et vous allez vite rencontrer votre père (dans sa cellule au commissariat), votre petite amie, votre maman, et vous allez aller dans divers lieux à partir d'une carte.
Attention, vous avez des horaires à respecter (le Pub est ouvert le matin et le soir, et votre informateur ne s'y trouve jamais avant 10 heures). Vous allez devoir accepter de perdre du temps, mais aussi de l'argent, avec des transports en commun, ou le taxi qui sont rapides mais coûtent de l'argent. Et vos économies ne sont pas éternelles.
Pour compléter cette pointe de réalisme, il se pourrait que vous ayez besoin de boursicoter (à partir de l'ordi) pour gagner quelque espèce sonnante et trébuchante, ou que vous ayez recours à des emprunts.
Attention aussi aux gestes de mauvaise humeur qui ont des conséquences pécuniaires (votre testeur a sélectionné un mauvais choix à l'église, "vous vandalisez l'église en l'absence du prêtre" et cette sélection m'a coûté 50 livres d'amende !!).
Gérer le temps, gérer l'argent, gérer votre humeur de joueur ou celle de votre personnage, avec une petite amie qui peut prendre la mouche, avec des actions à décoincer (l'arrivée d'une lettre décoince souvent la situation bloquée) et gérer votre sauvegarde (une seule sauvegarde, il s'agit d'être attentif !), le jeu est loin d'être facile, et se veut réaliste à l'extrême.
L'enquête, au départ assez simple, va vous entraîner dans des méandres de complexité où le temps et l'argent risquent de vous dérouter de votre quête principale.
Il existe des walkthroughs en anglais, et un let's play intégral sur Youtube. Mais essayez d'aller au bout de cette enquête qui n'a rien à envier aux épisodes de Sherlock Holmes ou, comme je l'évoque ci après, n'a pas à rougir de la comparaison avec les cadors du genre au début des années 1990.

A l'aune des années 1990, les jeux d'aventure se développent et s'installent dans une décennie dorée où les sous-genres foisonnent.
Parmi les jeux d'aventure les plus en vogue, aux côtés des point and clicks initiés par LucasArts et des jeux d'horreur (Dark Seed) , on peut citer les jeux d'enquête policière, à l'instar de Sherlock Holmes et de ses nombreuses enquêtes.
Deux de ces jeux d'enquête se démarquent en 1991-1992 : Croisière pour un cadavre (Delphine Software) et The Dagger of Amon-Ra (Sierra). Voyons comment se comporte Crime City face à ces deux illustres leaders du jeu d'enquête policière au début de la décennie dorée :
A la différence de Croisière pour un Cadavre (charme désuet d'une croisière dans les années 30 avec une touche d'Agatha Christie) et du Dagger of Amon-Ra (musée d'égyptologie dans les années 20 avec une touche de mystère et d'humour), Crime City impose un univers froid et urbain, contemporain et réaliste : on est loin de l'univers exotique et poétique des deux autres jeux.
Le gameplay des deux gros jeux est classique, avec des interrogatoires à gérer dans une mécanique qui peut favoriser le game over (Dagger) et Crime City invente une gestion du temps et de l'argent plus contraignante, originale mais qui induit une plus grande dose de difficulté.
Crime City est une enquête linéaire qui repose sur la réparation d'une injustice alors que ses deux devanciers placent leur supériorité sur une trame narrative marquée par des rebondissements et des personnages à la personnalité affirmée. Crime City demeure froid et réaliste au possible.
Enfin, Crime City étale des graphismes pâlichons et datés, là où les deux autres jeux impressionnent par leurs décors élégants, les animations et le soin particulier apporté aux détails et aux personnages.
Crime City est donc un jeu intelligent et logique mais qui ne plaira pas aux amateurs d'ambiance et de mystère : la trame narrative est froide mais cohérente, on recueille des indices et on accumule des preuves, on avance vers la fin de l'enquête. Un jeu sans âme pour les uns, mais un jeu intelligent pour ceux qui feront fi de ses défauts pour aller au bout de l'enquête.

L'un des défauts majeurs du jeu reposait sur l'absence de traduction en français. Avec le patch de traduction proposé par les Aventuriers de la Traduction Perdue, vous pouvez redécouvrir ce jeu de 1992 avec une traduction de belle qualité, et rien ne pourra plus désormais vous empêcher d'aller au bout de votre enquête.
Bijou obscur d'hier, Crime City devient un trésor étincelant du rétrogaming aujourd'hui !
Jeu assez difficile si vous prenez le parti de ne pas vous aider d'une soluce, avec une rejouabilité incertaine (attention aux codes qui changent d'une partie à l'autre toutefois), c'est cependant un grand jeu d'enquête policière à essayer illico.

Le jeu vous est proposé avec une version automatique incluant le patch de traduction des aventuriers de la traduction perdue : Enjoy, ou plutôt Apprécie !

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