Gift : Le Cadeau des étoiles

Siouplaît Garçon, c'est pour emporter !

Quand Philippe Ulrich rencontre Régis Loisel, la poésie et le dessin se mettent au diapason de l'harmonie et du rêve.
Avec Gift, vous voici plongé dans un jeu de plates-formes où le héros a tout de l'anti-héros : La Game Valley est un studio de test de jeux vidéo où les testeurs sont en réalité d'authentiques cobayes issus du monde des héros de jeux vidéo.
La cheftaine de ce complexe a épuisé tous ses héros face à un ennemi particulièrement retors, sorti tout droit de l'imagination des studios de développement : "L'Ombre vive et profonde des sombres obscurités de la nuit". Battre cet ennemi, c'est avoir le feu vert pour vendre le jeu et le distribuer. Va t-on aller vers un jeu pour la Chambre Vaudoue d'Abandonware France ?
Non !!!
Le petit Barman naïf et ventripotent de l'entreprise fait irruption avec ses boissons, et la hideuse cheftaine arrête son choix de cobaye de l'ultime chance sur Gift.
Et pour motiver ce petit dragon au physique de Mushu (voir Mulan de Disney), l'objectif alléchant est de ramener des reliques à la Princesse Lolita Globo, endormie dans un sarcophage au beau milieu de la forêt, et de la réveiller en l'embrassant sur les lèvres. Bingo ! Gift accepte sa mission et va défier le royaume des Ombres dans ce jeu vidéo qui a eu raison de tous les précédents testeurs.

Réflection et Réflexion

Il n'est pas simple de déterminer à quel type se rattache Gift. On l'a classé en "jeu de Plates-formes" mais les combats sont assez rares, les ennemis étant à éliminer par la ruse ou avec des pouvoirs spéciaux. Jeu d'action, alors ? Non plus, vous devez aller au bout d'un niveau qui enchaîne les couloirs et les portes à déverrouiller. Réflexion ? Ca y ressemble, avec des casse-têtes et des puzzles de plus en plus complexes au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu.
Un jeu à la croisée des trois thèmes en somme. Et pour couronner le tout, c'est un jeu qui est conçu autour d'un moteur de jeu innovant, car non content de gérer les ombres et les lumières, ce moteur combine le temps réel pour faire évoluer les ombres au gré des personnages qui circulent et qui interagissent avec la source de lumière. Un moteur brillant, serions-nous tentés de dire sans faire de mauvais jeu de mot.

Ce moteur est le coeur du jeu, car, il faut sans doute le rappeler, vous devez affronter les armées de l'"Ombre Vive et Profonde des Sombres Obscurités de la nuit". Des diablotins clairs et obscurs, les uns vivant loin de la lumière et les autres dans la clarté éblouissante, des patrouilleurs qui ressemblent à des Détraqueurs de l'univers de JK Rowling, et des monstres variés, viennent défier votre sens de l'observation et votre sagacité.
La plupart des énigmes se résoudront avec des caisses poussées, des artefacts à poser sur des dalles, mais surtout avec des lasers à repousser, des rayons et des ombres à réfléchir. Et des pouvoirs spéciaux à domestiquer et à activer selon des mécanismes à mettre en place.
Le jeu fourmille de trouvailles géniales, à l'instar de ce pistolet tire-ombre qui pétrifie vos ennemis, à condition de tirer sur leur ombre (en mouvement), sachant que le pouvoir de cette arme est valable quelques secondes. Dans le même état d'esprit, vous allez pouvoir circuler au milieu d'ennemis en circulant sous un parasol ou en déplaçant des caisses pour ne pas laisser apparaître votre ombre, qui s'allonge à la croisée des couloirs...

Commandes

Lors du lancement du jeu, un système d'aide de jeu sous la forme du readme du jeu, a été ajoutée au menu. Outre les différents pouvoirs et les principales commandes, cette aide devra avoir été digérée si vous voulez aller au bout des dix niveaux du jeu. Voici cependant les principales commandes accessibles depuis le clavier :

• Flèches directionnelles : Avancer, reculer, droite et gauche.
• Ctrl : Sauter (et maintenir la touche enfoncée pour allonger le saut)
• Maj : Touche action, tirer si on a armé un fusil.
• Barre Espace : Activer un pouvoir provenant d'un cristal (voir manuel en ligne pour la section des six cristaux que vous allez rencontrer).
• Tab : Passer en vue caméra, ou armer le fusil tire-Ombre.

Bien entendu, vous en apprendrez davantage en feuilletant le manuel accessible depuis l'écran de lancement du jeu.

Du vieux avec du neuf

Gift témoigne de la fin d'une époque et de l'avènement de la "next gen" des années 2000. Si l'on se réfère à la fiche de Philippe Ulrich, ce dernier commence à se détourner du jeu vidéo à l'approche de l'an 2000, au moment où Cryo entre (brillamment au moins au départ) en bourse.Justement, Gift est le bébé de cette entrée en bourse, avec ce jeune studio qui signe son tout premier jeu : Eko Software. Jean-Gorges Levieux, un des membres les plus prolifiques d'Eko (et pas crédité chez Mobygames) a signé une interview dans Génération 4 du mois de novembre 2000, où il explique que le projet mené par son studio avec Cryo et Régis Loisel, c'était un bon marqueur pour faciliter l'entrée en bourse.
D'ailleurs, la musique des niveaux a été composée par Ulrich, et ce jeu est un des plus réussis par le studio français.La coopération entre Cryo et Eko permet d'allier de vieux briscards du jeu qui ont oeuvré tout au long de la décennie dorée de Cryo, de Dune et Dragon Lore à Atlantis et Aztec.
Parmi les jeunes qui débutent, citons Frédéric Chappart, que l'on retrouvera sur le développement d'Inquisition (2002), Far Cry 2 (2008) et cette année 2018 (le test est réalisé en décembre 2018) avec Shadow of the Tomb Raider.
Hervé-Pierre Vazeilles est de cette génération dorée qui signe quelques-uns des magnifiques graphismes 3D de Gift, et que l'on retroue en 2018 sur les crédits d'Overkill's The Walking Dead.
Et que dire de Cuong Vuong, testeur sur Pax Corpus, level designer sur Gift et toujours en activité en 2018 sur le titre Illusion : A Tale of the mind.
Cette alchimie entre juniors et seniors, entre Cryo et Eko, a suscité un autre projet dans la foulée de Gift et de son notable succès : Woody Woodpecker : A l'assaut du Parc Buzz Buzzard. Mais cela est une autre histoire, n'est-ce pas ?

Conclusion

Le jeu est magnifique, les niveaux sont très bien pensés, la musique, signée Philippe Ulrich, est tout simplement magique. Un très beau jeu de plates-formes qui a été conçu pour concurrencer les cadors du genre, à commencer par Sonic ou Rayman.
Gift n'aura pas détrôné ses devanciers, mais le jeu sera décliné en jeu de console de salon (GameBoy, Playstation 2) au premier semestre 2001 (en France).
Si les jeux de Plates-formes PC sont la plupart du temps des portages de jeux d'arcade ou de consoles, Gift aura été conçu pour l'ordi familial avant la console des adolescents. Et rien que pour cela, en dépit d'un système de sauvegarde très peu satisfaisant ou de mouvements non pris en compte par Cryo (graphismes) et Eko (Programmation, moteur de jeu), comme par exemple celui de se baisser, de s'accroupir et de ramper, rien que pour cela, ce jeu est une pépite qui a frôlé l'abandonware d'or, et qui mérite toute votre attention. Un jeu plein d'humour qui cultive la parodie à chaque niveau. C'est en effet un jeu bien nommé, un vrai cadeau des étoiles !

Lancement

Prévu Pour Win 95 et Win 98, ce jeu est compliqué à lancer sous nos OS modernes. pour éviter tout tâtonnement vous disposez de la version automatique réalisée par notre équipe d'orfèvres. Amusez-vous bien !

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