Kohan : Immortal Sovereigns

Introduction

Kohan: Immortal Sovereigns est un jeu vidéo de stratégie en temps réel (ou STR) sorti en 2001. Il est développé par TimeGate Studios, un studio américain créé en 1998 dont Kohan: Immortal Sovereigns sera le premier titre. Le studio changera ensuite complètement de genre puisqu'il aidera au développement d'extensions pour le jeu de tir à la première personne F.E.A.R., ainsi que pour... Alien Colonial Marines, qui sera sa dernière production avant sa fermeture en 2013. En Europe, l'édition du jeu sera assurée par Ubisoft, alors que Strategy First s'occupera de la distribution outre-Atlantique.

Kohan le Barbare

Kohan: Immortal Sovereigns prend place dans l'univers fantastique de Khaldun, un monde créé par Le Créateur qui a chargé deux puissants Kohans de façonner Khaldun. Les Kohans sont des êtres immortels (ils ne peuvent être tués, même par décapitation, ce qui les rend vachement plus cools que les immortels de Highlander), mais, lorsqu'ils sont éliminés, ils reviennent à la vie sous forme d'amulette et peuvent être ressuscités grâce à un rituel. C'est ce qui arrive au joueur, qui incarne un de ces Kohans, appelé Darius Javidan, se réveillant dans le monde de Khalun ravagé, avec une guerre entre plusieurs factions, qui globalement oppose trois factions d'humains (les Royalistes, les Nationalistes, le Conseil) et la faction des créatures maléfiques, les Ceylah.

Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard, mais a le mérite de bien construire l'univers. Le jeu est un titre de stratégie en temps réel assez classique dans les grandes lignes, puisqu'il va s'agir de construire et développer sa ville, de créer des armées et de détruire le camp adverse. Si cela paraît extrêmement classique sur le papier, le jeu présente quelques mécaniques plutôt originales qui lui permettent de se différencier de la masse des STR sortis à l'époque.

La Septième Compagnie

Une des premières différences de Kohan: Immortal Sovereigns par rapport à ses prédécesseurs est l'absence de notions de récolte de ressources. Enfin, plus précisément, il y a de la récolte de ressources mais elle ne fonctionne pas de la même manière que dans la majorité des STR : le jeu possède cinq ressources, dont l'Or qui est la seule pouvant être accumulée et qui sert à tout. Les autres ressources (Pierre, Bois, Fer et Mana) sont secondaires et servent surtout à la production et à l'entretien d'unités spécifiques. Si jamais un joueur manque d'une ressource en particulier, le jeu piochera dans ses stocks d'or pour compenser.

Les villages dans Kohan: Immortal Sovereigns sont appelés colonies et sont des structures essentielles au joueur : s'il perd toutes ses colonies, c'est la fin. L'objectif va donc être de s'étendre en construisant des colonies (hors des zones d'occupation des colonies déjà existantes) pour s'assurer le contrôle sur les zones de ressources (celles sur lesquelles on peut construire des mines pour obtenir un flot continu de ressources). Dans chaque colonie, le joueur peut placer jusqu'à huit activités, qui améliorent la colonie ou produisent elles-mêmes des ressources, ressources qui peuvent servir à améliorer la colonie ou à entraîner des compagnies.

Les compagnies, justement, sont le cœur de Kohan: Immortal Sovereigns. Chaque compagnie est constituée d'un capitaine, de quatre unités de ligne de front et de deux unités de soutien. Suivant l'état d'avancement de la colonie, il est possible d'affecter un nombre plus ou moins varié d'unités, qu'il s'agisse d'infanterie, de cavalerie, de mages ou de héros. Les héros, qui sont souvent des Kohans, peuvent être affectés au commandement d'une compagnie et lui donner ainsi des capacités supplémentaires.

Cet aspect de gestion des compagnies en amont, au moment de la formation de celles-ci, permet d'éliminer une bonne partie du micro-management qui peut, dans certains autres STR, se révéler particulièrement difficile à gérer. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Kohan: Immortal Sovereigns sera apprécié des joueurs. A noter également que chaque compagnie possède une zone de contrôle et que, si une compagnie adverse traverse ladite zone, un combat est engagé.

Le jeu bénéficie d'une traduction et d'un doublage français (ce qui n'était pas la norme à l'époque) et, s'il n'est pas un monument de qualité, le doublage est fonctionnel et relativement convaincant. La musique en revanche est un peu bateau et les morceaux ont tendance à se répéter, ce qui peut très vite taper sur le système. Néanmoins, le jeu est coloré et les graphismes en 2D sont très jolis, même aujourd'hui. Le jeu a bénéficié d'une extension standalone sortie la même année et appelée Battles of Ahriman (ou "Ahriman's Gift" aux USA), qui permet au joueur d'incarner les Ceylah, les méchants Kohans voulant ravager Khaldun. L'extension inclut également des colonies de races neutres que le joueur peut recruter par unités pour renforcer ses compagnies.

Conclusion

Très apprécié à sa sortie, Kohan: Immortal Sovereigns sera nominé pour plusieurs récompenses dans le domaine de la stratégie en temps réel et recevra même le titre du Jeu de Stratégie de l'Année par le magazine Computer Gaming World. Côté francophone, le jeu sera noté 16/20 par JeuxVideo.com, 81% chez Joystick, mais la rédaction de Gen4, moins enthousiaste, lui donnera seulement 12/20. Une suite appelée Kohan 2: Kings of War sera publiée en 2004, et les deux jeux ressortiront sur Steam.

Whitecoal (Jeu, commentaire, screenshots, scan CD-ROM)

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