NetStorm: Islands at War
Date de sortie
Développement
Édition
Distribution en Espagne
Systèmes
systeme systeme systeme systeme systeme systeme
Multijoueurs


#decors2dmodel #objets2dmodel #vuehaute #curseur #tempsreel #exploit #exterm #sf

titre Introduction

Bonjour.

L’industrie du jeu vidéo est parfois injuste. Vous allez, et à juste titre, me dire que cette affirmation pourrait concourir au championnat du monde de lapalissade tellement les exemples qui l'illustrent sont légion dans l’histoire courte mais intense de notre très chère industrie vidéoludique. Si les mauvais jeux ayant rencontré un grand succès commercial ne sont pas nombreux, les bons titres totalement tombés dans l’oubli pour des raisons diverses et variées sont extrêmement nombreux, et ce dans tous les genres, en particulier quand ledit genre se trouve dans son âge d’or, où de très nombreux jeux tentent de s’accaparer le marché.

Dans ce contexte, l’année 1997 semble être un bon cru pour la stratégie en temps réel : KKND, Total Annihilation ou encore Dark Reign sortent cette année-là, et le joueur avide d’expérience de qualité n’a que l’embarras du choix parmi tous les titres proposés par les éditeurs. Et parmi tous ces titres, il y en a un qui, de par son absence de succès en dépit de ses immenses qualités, ne manque pas d’avoir une place toute particulière dans l’écosystème très fermé des STR de cette époque, un certain Netstorm : Islands at War (que je vais abréger enNetstorm pour le reste de la fiche). Un jeu dont la trajectoire est profondément tragique, dont la courte vie peut se résumer en trois actes, de sa naissance à son sacrifice par son éditeur à sa petite renaissance grâce à la magie d’Internet, laissez moi vous raconter l’histoire d’un des jeux de stratégie en temps réel les plus originaux et prometteurs de son époque : Netstorm.

titre Acte 1 : Genèse

A l’origine de Netstorm, on trouve un studio américain, Titanic Entertainment, dontNetstorm fut le premier et le dernier jeu développé. Fondé par d’anciens employés d’Origin Systems, le studio à l’origine des jeux Ultima ou encore de la série Wing Commander, on est donc sur une base de développeurs qui savent ce qu’ils font. Pour rendre Netstorm attractif, il faut avant tout un contexte attirant, un univers aguicheur qui donne envie au joueur de s’y plonger, quelque chose qui attire l’oeil et qui soit autre chose qu’un bête univers de fantasy/science-fiction comme beaucoup de jeux l’ont fait avant eux…

Parce que Netstorm, c’est avant tout un manuel, qui représente de manière générale le premier contact du joueur avec son jeu avant d’insérer la galette dans le lecteur de son ordinateur… Alors voyons voir ce que donne celui de Netstorm… Combien ? 104 Pages ? Vous êtes sûrs que ce n’est pas le guide stratégique officiel ? Non, c’est bien le manuel de base du jeu ? Et beh, on peut dire qu’il y a du contenu à bouquiner là-dedans (ayez une petite pensée pour votre serviteur qui s’est amusé à scanner manuellement chaque page avec son téléphone. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour la sauvegarde du jeu vidéo, je vous jure…). 104 pages d’un beau bébé appelé le Livre de Nimbus, qui est le monde dans lequel prend place Netstorm, et qui pourrait remporter haut la main la palme du plus joli manuel de jeu vidéo, si toutefois un tel prix existait. Nous sommes donc sur le monde de Nimbus, une planète dont la croûte terrestre a été fragmentée suite à la guerre constante entre ce que le jeu appelle les “Furies” ou les Divinités naturelles du monde de Nimbus : Le Tonnerre, le Vent et la Pluie. Ces trois éléments ont, durant un conflit ayant eu lieu il y a très très longtemps, détruit la croûte terrestre de Nimbus, propulsant ce qu’il en reste dans les airs pour créer des îles flottantes (les fameuses “Islands at War” du titre). La population humaine locale, toujours présente après ce cataclysme, n’a donc rien trouvé de mieux à faire que de se fragmenter en tribus passant leur temps à se faire la guerre pour les faveurs des divinités, et c’est là que nous, joueurs, entrons en scène. Nous incarnons un grand Prêtre d’une tribu de Nimbus, grand prêtre capable de faire appel à la puissance des éléments avec pour but d’aller conquérir d’autres îles.

titre Acte 2 : Création

C’est là que Netstorm déploie tout ce qui fait son intérêt, car un contexte intéressant n’est rien sans un gameplay intéressant pour l’accompagner. Et si au premier abordNetstorm fait preuve d’un certain classicisme (après tout, on en est 1997, et le genre de la stratégie en temps réel a à peine trouvé son rythme de croisière, avec des conventions de gameplay qui commençaient seulement à se mettre en place), il va très vite faire preuve d’énormément d’originalité pour apporter une touche très personnelle à ce qui commençait comme un simple STR. Vous commencez avec un prêtre et un Temple sur une île flottante, avec des Geysers Tonitruants répartis sur la carte. Ces geysers vont générer des Cristaux Tempétueux, qui sont la seule ressource dont vous avez besoin pour créer unités et bâtiments. Votre prêtre est la seule unité à pouvoir construire des structures, et les cristaux sont ramassés par vos Porteurs et ramenés au temple ou à l’avant poste le plus proche. Une fois suffisamment de cristaux amassés, vous pouvez commencer à construire une usine pour créer des unités : chaque unité doit être recherchée avant de pouvoir être créée à volonté (tant que vous avez les cristaux nécessaires, bien sûr).

Jusque là vous allez me dire, rien de bien particulier, mais comme le jeu se passe sur des îles flottantes et qu’on possède des unités terrestres (entre autres), comment faire pour que vos armées passent d’une île à l’autre, me direz-vous ? Et bien en construisant des ponts. A la manière d’un puzzle-game, vous allez devoir placer des morceaux de ponts pour relier les îles aux autres et pouvoir attaquer l’ennemi, et surtout accomplir votre objectif principal : capturer et sacrifier le grand prêtre adverse aux divinités nimbussiennes. Pour cela, il faut envoyer des unités immobiliser, capturer et ramener le grand prêtre ennemi à votre temple pour procéder au sacrifice. Chaque sacrifice de grand prêtre renforce votre temple, et vous donne accès à de nouvelles unités, chaque type d’unité étant associé à une des trois divinités naturelles de Nimbus, sans compter les unités de base associées à l’omniprésent Soleil. A noter que Netstorm n’utilise que très peu d’unités comparé à un jeu de stratégie en temps réel standard, et il se repose davantage sur la construction de tourelles et de défenses notamment sur les ponts pour stopper les attaques ennemies et faire progresser les troupes alliées. La composante Puzzle-Game de Netstorm se montre encore car chaque tourelle dispose d’un angle d’attaque spécifique, nécessitant un placement des tourelles (et éventuellement des ponts en amont) pour garantir les meilleurs angles d’attaque et ainsi avoir une défense plus efficace. Je mentionnais les alignements de chaque unité et bâtiment également : chacune des trois divinités de Nimbus propose un style de jeu spécifique, et même si rien ne vous oblige à vous focaliser sur l’une d’entre elle, le fait de devoir construire des générateurs spécifiques à chaque élément pour faire tourner tourelles et structures vous placera rapidement devant un choix cornélien : choisirez-vous l’impulsivité et la vitesse du Vent, avec ses unités rapides et insaisissables ? Choisirez vous la lenteur et le caractère implacable de la Pluie, avec ses unités robustes et capables de se régénérer ? Ou choisirez vous la puissance brute et l’agressivité du Tonnerre en laissant parler votre fureur ? Le choix vous appartient, en particulier lors du mode en ligne contre d’autres joueurs.

Car oui, Netstorm est un jeu qui est avant tout pensé pour le multijoueurs, avec de très nombreuses options de parties et les styles de jeu variés qu’il offre. C’est d’ailleurs là que se trouve la principale faiblesse du titre de Titanic Entertainment : sa campagne solo, bien que de qualité, reste en dessous de ce que ses concurrents directs ont pu proposer, et le multijoueurs en ligne n’étant pas encore largement démocratisé lors de la sortie du jeu en 1997, on comprends pourquoi les serveurs du jeu ont eu du mal à se remplir. Côté musique, Mark Morgan (compositeur entre autre de Planescape Torment et des deux premiers opus de la série Fallout) fait des merveilles, et les graphismes du jeu sont de grande qualité pour un jeu sorti aussi tôt dans l’âge d’or des STR, avec une très jolie cinématique en 3D. La direction artistique du jeu lui offre une identité propre, qui mérite amplement qu’on la mentionne comme une des nombreuses qualités de Netstorm. Allez, si on chipote, on peut regretter l’absence d’une traduction française du jeu, alors que le manuel est en français.

titre Acte 3 : Sacrifice

Alors pourquoi, malgré toutes ses qualités, Netstorm a été un échec cuisant, résultant de la mort prématurée de son studio (à peine plus de 13000 unités vendues aux Etats-Unis) ? Un bug. Oui, c’est un bug qui a tué Netstorm, plus précisément un bug contenu dans la version de démonstration distribuée gratuitement par Activision. En effet, il était possible de convertir cette version de démonstration en une version complète du jeu, provoquant ainsi la distribution du jeu de manière informelle via sa démo, permettant à de nombreux joueurs de profiter du jeu sans dépenser un centime. Catastrophe du côté de l’éditeur Activision, qui décide de sacrifier Netstorm en focalisant ses ressources marketing sur un autre titre qu’ils préparaient à sortir à peu près à la même époque, un certain Dark Reign. Une décision qui a provoqué la mort de Netstorm, abandonné au moment même de sa sortie officielle par son éditeur, bien que le jeu ait tout de même réussi à se forger une petite, très petite communauté de joueurs.

Arrive quelques années plus tard l’internet moderne, et surtout Youtube, avec ses vidéastes spécialisés dans la stratégie en temps réel. Et parmi eux, un certain Zade, vidéaste anglophone connu pour ses rétrospectives de vieux STR plus ou moins connus, et qui comptabilise 50 000 abonnés au moment de l’écriture de cette fiche. C’est lui qui va déterrer Netstorm en premier et le remettre sur le devant de la scène dans une petite vidéo où il vantera les mérites du jeu. Quelque 30 000 vues plus tard, Netstorm a réussi à se refaire une petite réputation dans le milieu très niche des amateurs de STR comme un des jeux dont l’absence de succès est le plus regrettable, tant ce qu’il propose est novateur même aujourd’hui. En 2014 était même sorti sur Kickstarter un projet appelé Disciples of the Storm, sorte de remake/reboot du jeu en 3D fait par des fans, mais le projet n’a plus donné de nouvelles depuis quasiment 10 ans.

titre Conclusion

Je pense avoir suffisamment vanté les mérites de Netstorm tout au long de cette fiche, et la presse de l’époque a été plutôt emballée par la proposition de Titanic Entertainment (4/5 chez Gen4, 88% chez Joystick), au point même que le jeu a bénéficié d’une nomination du meilleur jeu en ligne de l’année, récompense obtenue par Ultima Online. Ayant le statut d’Abandonware aujourd’hui, je suis vraiment heureux que cet Abandonware d’Or amplement mérité bénéficie d’un nouveau souffle (sans mauvais jeu de mot compte tenu de l’élément Vent très présent dans le jeu) sur Abandonware France. Si vous cherchez un titre original et qui ne ressemble à aucun autre STR auquel vous auriez pu jouer jusqu’à présent, n’hésitez pas à l’essayer, et à feuilleter son fantastique manuel !

titre Lancement

Une version automatique mise au point par la Team Technique permet de jouer sans se soucier des aléas techniques : téléchargez, installez et jouez !



titre Complétez cette fiche

Vous avez des screenshots, un avis personnel, des fichiers que nous ne possédons pas et qui concernent ce jeu ? Vous avez remarqué une erreur dans nos textes ?
Dans ce cas, aidez-nous à améliorer cette fiche : en nous contactant via le forum.

titre Des questions ? besoin d'aide ?

Vous pouvez trouver de nombreuses informations et vous pourrez poser des questions à la communauté en allant sur notre forum : Abandonware Forums.














Vous pouvez aussi faire un don via Paypal :


Partenaires : Hébergement web - WoW - Association MO5 - Megatest.fr - Emu-France - Association WDA - Another Retro World - Planète Aventure