Nancy Drew : Stay Tuned for Danger

Menaces de mort dans un studio !

Après une première enquête vidéoludique dans un lycée de Floride, Nancy Drew est décidée à mettre fin au mystère qui entoure les studios de la série Light for Love. Le principal acteur de la série, Rick Arlen, est victime de menaces de mort anonymes, et des chocolats empoisonnés lui ont même été envoyés dans sa loge. Mattie Jensen, la star de la série, et qui semble avoir une aventure avec Arlen, invite notre aventurière à New York, pour mettre fin à ce scandale qui pourrait précipiter la fin de la série. Entre l'appartement de Mattie et les studios de la WorldWide Broadcasting Company, Nancy va chercher à cerner les comportements et les personnalités de l'entourage d'Arlen. Vite ! Car la vie d'Arlen ne semble tenir qu'à un fil !En même temps, le bellâtre nourrit une légion de rancoeurs prêtes à déferler contre son égo. A vous de mener l'enquête...

Une enquête en trois actes

Comme dans le premier jeu, et tous ceux qui suivront, le joueur mène une aventure à la première personne. Pas de silhouette de Nancy, pas de vue à la troisième personne dans quelque cinématique. Juste votre imaginaire pour permettre le processus d'identification à votre héroïne. L'interface est très voisine de Secrets Can Kill, mais avec de notables améliorations dans les visages des personnes que vous interrogerez, et avec la présence de cinématiques en 3D pour faire avancer l'intrigue. Trois niveaux de difficulté sont proposés, et j'avoue que cela a peu d'incidence, hormis sur trois ou quatre énigmes et sans doute sur le temps réservé au chronomètre lors de la dernière énigme qui permet de capturer le coupable. En comparant le Junior et le Master, j'ai pu me rendre compte que la différence jouait sur le nombre d'anneaux d'une tour de Hanoi, et les énigmes qui permettent de fouiller la salle des accessoires sont plus corsées en mode Master.

Pour avancer dans l'aventure, il faudra débloquer des puzzles, dénouer des fils d'intrigue à l'aide de conversations, mettre la main sur des objets essentiels. L'interface contient l'inventaire et un journal qui récapitule les actions et les conversations opérées. En cas de panne, vous pouvez toujours téléphoner à Ned, Bess ou George, et regarder le courrier qui est posé sur le tabouret près du téléphone dans l'appartement de Mattie. Une possibilité d'avancer le temps peut aussi dénouer certaines phases (se retrouver le matin pour trouver une personne qui vous ouvrira la porte par exemple, après être sorti trop tôt d'un bâtiment où on vous a retiré la clé). Pour passer en mode Night ou Day, il faut juste monter les escaliers de l'appartement de Mattie.

Le jeu est en anglais, et n'a pas été commercialisé en version physique traduite sur le vieux continent. Donc si vous ne maîtrisez pas la langue de Hemingway, passez votre chemin et reportez-vous aux jeux qui ont eu leur traduction en français, à partir de l'opus Numéro 11, La Malédiction du Manoir de Blackmoor.

Un passage (enfin) réussi dans le monde vidéoludique

Le premier opus était un galop d'entraînement, avec tous les défauts du commencement d'une saga. Cette seconde enquête vient confirmer que les critiques ont été entendues, et que l'année de développement qui sépareSecrets Can Kill de Stay Tuned for Danger a permis un passage en douceur vers une bouillie de pixels épurée et des personnages évoluant en 3D avec des énigmes correctement insérées dans l'aventure, et calibrées selon le mode de résolution de l'aventure. Il faut y voir la patte de Tim Burke, futur directeur artistique de la saga, et de Laura Henion, qui épaulent ici l'équipe de Karen Johnson. Deux défauts, sans doute liés à des délais de commercialisation impératifs avant les fêtes de fin d'année : le troisième acte tombe un peu comme la nuit en hiver, et une séquence chronométrée peu propice au format du jeu d'aventure "point and click" viennent modérer l'enthousiasme du testeur que je suis. J'attendrai un prochain opus de la série pour lui attribuer un abandonware d'or, j'avoue y avoir cru jusqu'à ce que je perde mes nerfs. Si HeR Interactive est le studio qui s'adresse aux filles qui n'ont pas peur des souris, je crois que c'est ma souris qui commence à avoir peur de moi, après l'avoir fracassée contre l'écran de mon Game Over.

Jeu encore commercialisé

Le tout premier opus de la série a été remastérisé, et nous proposons la version physique d'origine en téléchargement. Pour ce second numéro, le jeu a cessé d'être commercialisé en 2011. Puis une version automatisée et téléchargeable a été mise en place en 2016 sur le site HeR Interactive.

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