Le Seigneur des anneaux : La Bataille pour la Terre du Milieu

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Titre anglais

The Lord of the Rings : The Battle for Middle-Earth

Titre allemand

Der Herr der Ringe : Die Schlacht um Mittelerde

Titre espagnol

El Señor de los Anillos : La Batalla por la Tierra Media

Titre italien

Il Signore degli Anelli : La Battaglia per la Terra di Mezzo

Série

Le Seigneur des Anneaux

Date de sortie

09/12/2004 ( France

)

Genre

Stratégie

Age recommandé

Développement

Electronic Arts

Édition

Electronic Arts

Systèmes

Multijoueurs

Introduction

Le Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu (souvent abrégé en BTM ou BFME en anglais) est un jeu vidéo de stratégie en temps réel (ou STR) sorti en 2004. Il est édité par Electronic Arts et est développé par EA Los Angeles, un studio fondé suite à la fusion de plusieurs autres, notamment EA Pacific et surtout un certain Westwood Studios, développeur légendaire dans le monde de la stratégie en temps réel pour avoir conçu des titres comme Dune 2, Command & Conquer ou Alerte Rouge. Bien que la plupart des employés d'origine du studio soient partis fonder Petroglyph, certains sont restés à EA Los Angeles, et le studio développera par la suite Command & Conquer 3 : Les Guerres du Tibérium ou encore Alerte Rouge 3. Si le jeu adapte la trilogie cinématographique de Peter Jackson, dont le troisième et dernier film est sorti l'année précédant la sortie de Bataille pour la Terre du Milieu, il ne s'agit pas du premier STR prenant pour contexte l'oeuvre de Tolkien, puisqu'un an avant sortait La Guerre de l'Anneau, développé, lui, par Liquid Entertainment, studio créé par un ancien fondateur de Westwood Studios, Ed Del Castillo, et qui avait déjà à son actif l'excellent Battle Realms.

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La folie de l'anneau

Pour bien comprendre le contexte dans lequel sort Bataille pour la Terre du Milieu, il convient de se remettre dans l'imaginaire collectif de 2004. La trilogie cinématographique de Peter Jackson a absolument tout raflé sur son passage, restant une des trilogies cinématographiques les plus rentables de l'Histoire, avec une reconnaissance critique et commerciale absolument gigantesque. Pour rappel, Le Retour du Roi, troisième film de la trilogie a remporté les onze Oscars dans lesquels il a été nommé, et à eux trois, les films ont rapporté quasiment trois milliards de dollars au box-office, engendrant une véritable résurrection de l'attrait du grand public pour l'oeuvre de J.R.R. Tolkien.

Le Seigneur des Anneaux était absolument partout et le monde du jeu vidéo n'y faisait pas exception. Outre La Guerre de l'Anneau de Liquid Entertainment mentionné dans l'introduction, des adaptations sur console de la trilogie sont sorties sur la sixième génération de consoles, ainsi que des projets n'étant pas des adaptations directes des films, comme le très étrange Bilbo le Hobbit (adapté du roman de Tolkien du même nom) ou encore l'injustement oublié Le Tiers-âge, RPG au tour par tour de très bonne facture sur consoles de salon avec une adaptation surprenamment réussie sur Game Boy Advance. Cette entrée en matière était importante à noter car Bataille pour la Terre du Milieu ne sort pas de nulle part : développé par des vétérans de l'industrie, avec pour base une des oeuvres majeures de la pop-culture dont le succès était encore tout frais, et sur un genre qui a déjà fait ses preuves. En d'autres termes, tout était réuni pour que Bataille pour la Terre du Milieu soit un succès à tous les niveaux, et le moins qu'il puisse être dit, c'est que c'est le cas.

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Guerre à grande échelle

Bataille pour la Terre du Milieu va droit au but dans la plus pure tradition des STR : Ici, on ne s'embarrasse pas de ces fioritures que sont la diplomatie, le commerce, ou tous ces trucs subtils que d'autres jeux du genre ont implémentés. A l'image des précédentes productions du défunt studio Westwood, on se concentre sur la guerre, la création d'unités et le tabassage en bonne et due forme de tout ce qui aurait le malheur de se dresser sur la route de l'armée du joueur. Pour ce faire, Bataille pour la Terre du Milieu propose quatre factions, deux par alignement dans la guerre de la Terre du Milieu : côté Bien, nous avons le Gondor et le Rohan, deux factions humaines.

Le Rohan est une civilisation très centrée sur la cavalerie, qui profite d'une très grande mobilité ainsi que de l'appui d'elfes et des Ents. Si leurs fortifications et leur infanterie de début de jeu sont moins efficaces que le Gondor, leur puissante cavalerie leur permet de mener des attaques rapides et de harceler les troupes ennemies très tôt dans le jeu, mais attention aux unités de piquiers. Le Gondor, avec ses puissants murs et son économie développée peut rapidement améliorer ses troupes, et son infanterie est plus efficace que celle du Rohan. Ils constituent la faction la plus "classique" du jeu, avec des unités polyvalentes et un style de jeu plus équilibré, ce qui en fait une faction toute trouvée pour les débutants.

Du côté du Mal, il y a le Mordor et l'Isengard. Le Mordor bénéficie de troupes très nombreuses mais faibles en présence des armées d'orques, qui servent de chair à canon pour le joueur pour protéger les unités plus importantes. Mais le Mordor peut aussi compter sur l'appui des Haradrims et de leurs éléphants de guerre, les Mumakils, ainsi que des trolls. Enfin, l'Isengard et ses Ourouk-Haï possède également des troupes très nombreuses, mais plus efficaces que celles du Mordor, avec l'appui de puissants chevaucheurs de Wargs, ainsi de terribles engins de siège qui peuvent aisément détruire les murs ennemis.

Une partie de Bataille pour la Terre du Milieu en mode escarmouche se déroule de la manière suivante : Chaque joueur démarre avec une base, avec au centre un donjon. Autour dudit donjon se trouvent des emplacements sur lesquels peuvent être construits les bâtiments, bâtiments qui ne peuvent être construits qu'à ces emplacements spécifiques. Il peut s'agir de fermes, de casernes, de bâtiments d'améliorations, voire même des tours de défense pour certaines factions, dont les murs solides offrent des espaces de défense bienvenus. Mais toutes les factions ne disposent pas de murs, mais en contrepartie, des armes de siège sont disponibles pour faire tomber les murs.

Comme beaucoup de STR de l'époque, les unités sont formées en escouades, escouades dont la formation peut être modifiée et qui peuvent gagner de l'expérience en combattant. Au niveau 2, par exemple, les escouades se régénèrent, et sont plus difficiles à tuer et infligent plus de dégâts. Il n'existe qu'une seule ressource appelée "Ressources" (pas de fioritures on vous a dit !) qui sert à l'achat de toutes les unités, héros inclus. Chaque faction possède ses propres héros, qui en fonction de leur puissance coûtent plus ou moins cher, mais qui peuvent annihiler des armées à eux seuls, une fois à pleine puissance. Vaincre des unités ennemies ou neutres (comme les antres de gobelins ou de trolls des montagnes) permet également d'acheter des pouvoirs, qui, à l'image des pouvoirs de généraux de Command & Conquer Generals peuvent fournir des appuis de choix durant les batailles.

Il est également intéressant de noter que le jeu possède deux campagnes solo, une pour le camp du bien et une pour le camp du mal. Si la campagne du Bien suit l'histoire de la trilogie cinématographique, en revivant des passages emblématiques des aventures de la Communauté de l'Anneau, la campagne du Mal permet de laisser parler son sadisme pour massacrer allègrement ladite communauté afin de s'assurer de la victoire de Sauron sur toute la Terre du Milieu, ce qui est bien évidemment beaucoup plus sympa que de se contenter de revivre l'histoire des films. D'ailleurs Electronic Arts, l'éditeur du jeu, semble s'être bien inspiré du camp du mal puisqu'ils ont eu la fâcheuse tendance à imposer des cadences de travail assez terribles à leurs équipes de développeurs, ce qui a mené à un procès qui coûtera 15 Millions de dollars à Electronic Arts en 2006.

Graphiquement le jeu est très beau, avec des modèles détaillés, et une version française de qualité, qu'il s'agisse des répliques des unités ou de la traduction du jeu en général. La musique est également de très bonne facture, avec une majorité de compositions reprises de la bande-son des films composée par Howard Shore, mais également un certain nombre de morceaux originaux composés par le duo Jamie Christopherson (à l'oeuvre sur The Mighty Quest for Epic Loot, Metal Gear Rising Revengeance et... Fortnite) et Bill Brown (compositeur des musiques de Quake 2 et 3, le premier Tom Clancy's Rainbow Six ou encore Command & Conquer Generals).

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Conclusion

Noté 16/20 par JeuxVideo.Com, 8/10 sur Canard PC et 83% chez IGN, Bataille pour la Terre du Milieu sera un succès critique et commercial, dépassant aisément le million de copies vendues. Le jeu engendrera d'ailleurs une suite, sobrement intitulée Bataille pour la Terre du Milieu 2, mais qui comme son grand-frère n'est plus accessible légalement autrement que par l'achat des versions physiques sorties à l'époque, le jeu n'étant disponible sur aucune plateforme de vente. Néanmoins le jeu bénéficie encore du soutien d'une communauté de joueurs qui créeront un certain nombre de mods rajoutant du contenu au titre d'EA, bien que beaucoup soient depuis passés sur le second opus.

Extrait du Livre Rouge, conservé par les descendants de Samsagace Gamegie (recopié ici par Max Fulvus, scribe du Gondor).

"Cul-de-Sac, année 1421 selon le calendrier de la Comté.

Cela fait maintenant 2 ans que l'Oeil a disparu. Pourtant, je ressens toujours sa présence et ma blessure infligée par le Roi-Sorcier au Mont Venteux n'a jamais vraiment guéri. L'écriture est l'un de mes rares moments où je me sens apaisé et cela me permet aussi de coucher par écrit les évènements qui se sont déroulés pendant notre voyage jusqu'en Mordor, notamment ceux dont nous n'avons pu être témoins, Sam et moi. Lors de ma convalescence à Minas Tirith, les autres membres de la Communauté m'ont relaté leurs aventures après notre séparation à Amon Hen, mais aussi les batailles qui ont eu lieu dans toute la Terre du Milieu entre les Peuples Libres et les armées du Mordor et de l'Isengard. Voici une synthèse de ces moments, parfois glorieux, souvent tragiques, que l'on appelle désormais la Guerre de l'Anneau.

Quatre armées principales s'affrontèrent. Les Hommes de l'Ouest représentaient le Rohan et le Gondor, aidés par leurs alliés les elfes, les ents et les aigles, tandis que les forces de l'Isengard se joignaient à celles du Mordor, appuyées par des trolls de guerre, des Mûmakil et les royaumes du Harad et de Rhûn.

Avant toute bataille, les commandants de chaque faction planifiaient leurs déplacement sur une carte de la Terre du Milieu. Ils pouvaient y voir l'avancée des troupes ennemies et évaluer leurs forces. Certaines missions étaient obligatoires car représentatives d'un lieu symbolique (le Gouffre de Helm, Isengard, Edoras...) mais d'autres étaient optionnelles et permettaient d'engranger des ressources, d'obtenir des renforts (ou de réduire celles de l'ennemi) ou d'acquérir des sorts offensifs ou défensifs à utiliser lors des batailles.

Chaque bataille avait ses propres objectifs, de l'élimination du camp adverse au maintien des positions jusqu'à l'arrivée des renforts.
Il n'y avait guère de temps pour entamer de nouvelles constructions. Il fallait donc se contenter des constructions existantes et des emplacements restants pour bâtir de nouveaux bâtiments, obligeant à des choix cornéliens : assurer la production de nouvelles troupes ou renforcer les défenses des citadelles ? Surtout que chaque armée pouvait détruire les fortifications à l'aide de leurs engins de siège, des catapultes aux trébuchets en passant par les balistes, voire les béliers. Les ressources étant assurées par les paysans ou les serviteurs orcs dans les fermes et les abattoirs, le combat restait donc la principale préoccupation des chefs de guerre.
Aucun homme ne se bat seul sur le champ de bataille. C'est pourquoi les soldats se rassemblaient en bataillons d'infanterie ou de cavalerie, se battant comme un seul homme. Ceux-ci pouvaient adopter différentes formations et même se combiner avec d'autres bataillons pour former des bataillons mixtes polyvalents. Ainsi, les Uruk-hai de Saroumane causèrent la perte de nombreux cavaliers Rohirrim en alignant des piquiers en première ligne, soutenus dans leur dos par des archers.
Les troupes victorieuses étaient conservées pour les batailles suivantes et gagnaient de l'expérience avec le temps, devenant de véritables vétérans capables de se soigner et de devenir plus efficaces. Même les structures se renforçaient et se défendaient mieux avec l'expérience. La recherche d'améliorations pour mieux équiper les soldats ou accroître la productivité pouvait également faire la différence entre la victoire et la défaite.
Si la vie de chaque guerrier était précieuse pour les Peuples Libres, il en était tout autrement parmi les serviteurs des Ténèbres. Les orcs n'étaient que de la piétaille remplaçable pour leur Maître et pouvaient servir de nourriture pour les abattoirs, voire de petit-déjeuner pour un troll blessé !
Au fur et à mesure des batailles remportées, de nouveaux guerriers rejoignaient les rangs pour prendre la place de ceux tombés au combat, les ressources augmentaient plus vite et de nouveaux pouvoirs étaient disponibles, certains spectaculaires. Sylvebarbe, le Berger de la forêt, pouvait apparaître pour piétiner les orcs comme des insectes et raser les bâtiments. On raconte même que si Sauron avait été assez puissant, il aurait pu invoquer un Balrog sur le champ de bataille !

Mais la véritable force d'une armée, ce sont ses meneurs d'hommes, ceux qui inspirent le courage, l'espoir ou la peur et la haine dans le coeur des troupes. Les actions des héros de chaque camp ont été décisives dans l'issue de cette guerre. Aragorn me confia que le sacrifice de Boromir pour sauver Merry et Pippin n'aura pas été vain et que si la Communauté était arrivée à temps pour le sauver, il aurait pu retourner sur les remparts de la Cité Blanche et même faire sonner le Cor du Gondor devant les Portes Noires du Mordor !
Les héros gagnaient eux aussi de l'expérience au combat et possédaient des compétences spéciales leur permettant d'affronter des bataillons entiers à eux seuls. Gimli m'avoua être à la fois jaloux de la dextérité de Legolas à décimer un bataillon d'orcs avant qu'ils ne l'atteignent et admiratif de la noblesse d'Aragorn, capable d'invoquer une armée d'âmes damnées lors de la Bataille des Champs du Pelennor.
Sans héros, aucune armée ne pouvait espérer l'emporter.

C'est par le fer que la Bataille pour la Terre du Milieu a été remportée, mais c'est la volonté des plus petits qui a détruit la source du mal.
En jetant l'anneau dans les flammes de la Montagne du Destin, j'ai probablement permis de sauver tout ce qui est bon en Terre du Milieu. Pourtant, mon esprit est troublé par des cauchemars qui me hantent dans mon sommeil, des images de mort et de destruction. Dans ces rêves, le Seigneur des Ténèbres a gagné cette guerre : la Communauté de l'anneau a failli, les enclaves elfiques sont tombées, le Gouffre de Helm a été détruit et le peuple d'Edoras massacré. Même Minas Tirith est en feu et je vois Gandalf périr par le souffle infernal du Balrog !
Ma dernière vision avant de me réveiller en hurlant est celle de Sam écrasé par le gourdin d'un troll des cavernes alors que je suis moi-même emprisonné dans les toiles d'Arachné, tandis que Gollum attend en riant de retrouver son précieux !
Je sais que tout cela n'est que le produit des effets pervers du poison de la Lame de Morgul, mais je ne peux continuer à vivre ainsi. Je suis heureux d'avoir pu participer à cette aventure et mis en lumière la bravoure des gens de la Comté, mais je ne puis trouver la paix dans ce monde et je dois partir... ailleurs.

Ainsi s'achève mon récit. D'autres batailles décisives eurent lieu à l'Est durant la Guerre de l'Anneau. Les peuples de la Forêt Noire et d'Erebor ont eux aussi dû résister aux assauts du Mordor et leur courage se doit d'être raconté, mais pas par moi.
Je confie cet ouvrage à Sam et à ses héritiers, afin que l'histoire de ce passé héroique ne soit jamais oubliée et perdue.

Namárië.

Frodon Sacquet"

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Trivia

- Le moteur graphique est une version améliorée du moteur Sage, déjà utilisé pour Command & Conquer : Generals.
- Il était prévu que la Bataille de l'Ultime Alliance soit jouable pour servir de tutoriel, mais l'idée n'a pas été retenue.
- Si dans la version française, c'est la voix de Galadriel qui introduit le contexte de chaque mission, c'est celle de Gandalf que l'on peut entendre dans la version anglaise.
- Le jeu a reçu trois récompenses : lors de l'E3 2004 Game Critics Awards dans la catégorie meilleur jeu de stratégie, lors des GIGA Games 2005 dans la même catégorie et le Gamespy award dans la catégorie Best of E3 2004 Editors Choice. Il fut enfin récompensé en interne par le magazine américain Computer Gaming World en Mars 2005 (N�249) par le prix Best Use of a License of the Year.

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Lancement

Privilégiez la version automatique pour mener rapidement les armées de la Terre du Milieu à la victoire !
Sinon, installez le jeu, puis le dernier patch officiel 1.03 et enfin le crack pour contourner la protection Safedisc.

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