Freedom - Les Guerriers de l'ombre
Titre anglais
Freedom - Rebels in the Darkness
Date de sortie
1988 ()
Développement
Distribution en Allemagne
Distribution en Espagne
Systèmes
systeme
Dosbox
Compatible avec la version 0.74


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titre Présentation

Freedom est le deuxième et dernier jeu issu de la collaboration entre Muriel Tramis et Patrick Chamoiseau, qui n'avait pas encore été couronné du prix Goncourt pour son roman "Texaco" (mais dont l'écriture avait débuté quand ce jeu est sorti). Alors que Mewilo avait un aspect didactique un peu forcé, Freedom ne s'attarde pas sur ce point et exploite un autre moment important de l'histoire martiniquaise : les révoltes d'esclaves dans les plantations. Dans le rôle d'un esclave rebelle, votre but est de mener à bien ce soulèvement au sein de votre plantation en une nuit. La révolte est déjouée si le jour se lève, si vous manquez trop de discrétion (dans ces deux cas, la milice intervient pour mater la rebéllion) ou si vous êtes tué dans un combat. Le jeu propose trois niveaux de difficulté : insoumis, révolté et forcené.

À première vue, Freedom fait fortement penser aux jeux Cinemaware, et Defender of the Crown en particulier, de par le choix du protagoniste et le mélange de stratégie et de phases d'action distinctes, mais il va plus loin sur certains points. Ici, ce n'est pas seulement l'identité du héros qui est modulable (deux hommes et deux femmes, avec leurs propres caractéristiques et compétences), mais aussi celle de plusieurs personnages-clés qui sont tirées au sort à chaque nouvelle partie, et cela modifiera la stratégie à adopter - en mode forcené, tous ces paramètres sont configurables à votre guise. Il est conseillé de lire la notice pour se familiariser avec ces facteurs, mais on peut déjà faire une présentation des personnages, en commençant par les alliés :
  • Les 140 esclaves aux champs : tout en bas de l'échelle sociale, ils sont assignés aux tâches les plus pénibles. Ils n'ont aucune valeur au yeux du propriétaire et seront sacrifiés sans la moindre hésitation.
  • Les 60 ouvriers petits chefs : ils occupent des postes spécifiques. Guère plus estimés que les autres esclaves, ce sont des alliés de poids.
  • Les domestiques : ils ont une position privilégiée et un bâtiment réservé au nord-est. Le propriétaire tient à eux et hésitera à recourir à la force s'ils rejoignent votre camp.
  • Le quimboiseur et le séancier : deux personnages spéciaux qui vous donneront des conseils en cours de partie (sauf en mode forcené), ils peuvent neutraliser respectivement le religieux et le vétérinaire (voir plus bas). Selon leur identité, ils peuvent réduire l'agressivité ou neutraliser un ennemi, guérir un blessé ou empoisonner les chiens.
  • La sirène : si elle est impressionnée par votre détermination, elle usera de son pouvoir pour rallonger la nuit (autrement dit : bonus de temps).
Au début, vous ne pourrez compter que sur votre charisme pour vos premiers ralliements, mais en réussissant à vaincre des adversaires, les esclaves qui rechignaient à vous rejoindre vont changer d'avis. Un ennemi battu peut être exécuté ou retenu prisonnier, ce qui influera sur l'agressivité du camp adverse. Voici leurs profils, par ordre croissant de hiérarchie :
  • Le religieux et le vétérinaire : ils peuvent constituer des otages de valeur, mais ils peuvent aussi détourner certains alliés de vos rangs. Leurs influences peuvent être neutralisées respectivement par le quimboiseur et le séancier.
  • Le commandeur : celui qui dirige les esclaves dans les champs et use de son fouet pour les motiver. Aussi détesté que craint, c'est un individu à neutraliser en priorité pour convaincre les indécis de vous rejoindre.
  • Les économes (deux à trois par partie) : ce sont des comptables qui surveillent la production, les stocks, et ce qu'on appellerait aujourd'hui les ressources humaines (maladie, morts, naissances, fuites).
  • Le gérant : intermédiaire entre le maître et les économes, il assure la direction de l'exploitation au jour le jour.
  • La maître (alias le boss du jeu) : le propriétaire de la plantation, qui ne reculera devant rien pour protéger son bien. Son identité détermine les conditions pour remporter la partie : si c'est Arnaud de Ronan, il faut rallier au moins 75% des esclaves, si c'est Gilles de la Pommeraie, il faut détruire 50% des champs et 25% des bâtiments. Dans les deux cas, il faut aussi tuer les quatre dogues du chenil (à ne pas confondre avec les chiens de garde, qui aboient lorsqu'ils vous croisent et font baisser votre niveau de discrétion).
L'action se déroule en grande partie sur la carte de la plantation, avec ses différents indicateurs : la torche pour le temps restant avant la levée du jour, le tambour pour votre force (à mains nues, au couteau et au pistolet), l'hibiscus pour l'ensemble des points de vie de votre camp, le papillon pour votre niveau de discrétion, et le nid pour votre influence sur vos alliés. Il faut utiliser Echap pour accéder aux options en haut de l'écran : repérage (pour savoir à quoi correspond chaque bâtiment et qui se trouve où), revue (votre feuille de statistiques) et conseils. Le reste du temps, c'est la touche Entrée qui servira le plus souvent, notamment pour accéder à une zone de la carte. Vous pourrez alors interagir avec les autres personnages, crocheter les portes des bâtiments ou les escalader - ce qui n'avait aucun effet lors de mes parties - pour essayer de trouver des armes (en mode insoumis, elles sont fournies d'office), déclencher des incendies... Quant aux combats, ils requièrent la combinaison des déplacements (touches X, C), des coups (touches 9, 6, 3) et des parades (touches 7, 4, 1). Les dogues devront être tenus en respect d'un bon coup de poing bien placé (touches X et C pour déplacer le bras, Entrée pour frapper). Comme dans Emmanuelle, ces combats ne sont pas les points forts du jeu (on est loin de ceux de Pirates !), et le choix des touches n'arrange rien.

Freedom est sorti sur Amiga, ST, PC et CPC - Coktel Vision avait alors déjà renoncé aux Thomson - et, sans surprise pour un jeu de 1988, la version PC n'est pas la mieux lotie. Le mode EGA est bien adapté aux palettes nocturnes ou chatoyantes du scénario, mais j'aimerais bien savoir pourquoi les scènes de combat sont restées en mode CGA, qui est proprement illisible avec son mélange de vert, de bleu, d'orange et de rouge (problème d'animation avec plus de couleurs ?). Le son, lui, se résume à des bips, Coktel Vision n'avait pas encore terminé son module MDO. Un peu dur à avaler quand on compare aux ambiances sonores proches de Maupiti Island et aux bruitages digitalisés des autres versions. Bref, même s'il a fallu du temps pour retrouver cette conversion DOS en français (il était déjà téléchargeable un peu partout en anglais), les versions Amiga et ST restent les meilleures pour découvrir Freedom.

titre Oubli et renaissance

À sa sortie, Freedom a été bien reçu par la presse française, parfois même exagérément bien (cf Génération 4). Son thème n'a pas suscité de grandes discussions - les éditeurs ne semblaient pas se fixer de limites dans ce domaine - hormis dans le test paru dans Tilt, signé Éric Cabéria, apparemment lui-même d'origine antillaise, qui a saisi la portée du scénario et l'a comparé à "Little Big Man" pour sa représentation d'une population opprimée. Dans les autres pays où il est sorti (Angleterre, Allemagne, Espagne), on s'est plutôt focalisé sur le gameplay et ses défauts. Hélas, comme beaucoup de jeux de cette période de transition 8/16 bits, Freedom a vite pris un coup de vieux quand on a commencé à exploiter correctement l'Amiga, et comme Coktel Vision n'avait pas de politique de rééditions budget et sortait peu de compilations (contrairement à Loriciels et Ubi Soft, par exemple), Freedom a disparu au fond de son catalogue et a été oublié, alors qu'Emmanuelle était parfois cité comme prédécesseur de Fascination et dans les dossiers sur les jeux érotiques. Il n'a ressurgi brièvement que dans le cadre de la compilation Le 2ème sens, qui regroupait ce qu'il faut bien appeler des fonds de tiroir de cinq gros éditeurs au profit d'une bonne cause.

Vingt ans plus tard, Freedom est ressorti des limbes en apparaissant dans le chapitre consacré à la France du livre de Tristan Donovan, Replay. Les chercheurs et historiens américains du jeu vidéo qui consacraient leurs recherches aux représentations des minorités raciales ont été stupéfait de découvrir un jeu dont ils n'avaient jamais entendu parler (évidemment, puisqu'il n'avait pas été distribué là-bas) et qui abordait frontalement la question de l'esclavage et de la lutte pour la liberté, sans faire de concessions ni sur les méthodes pour y parvenir (pas de négociation avec les esclavagistes ici, seule la violence paie), ni sur le langage (le "n-word", comme on l'appelle désormais, y apparaît, traduction directe de son équivalent français qui était couramment employé à l'époque où se situe le jeu et l'était tout autant dans la langue créole moderne - il apparaît fréquemment dans "Texaco"). L'article de Phil Salvador est assez clair sur ce point. Freedom a ainsi gagné plus de visibilité qu'il n'en a eu à l'époque et a consolidé la réputation internationale de Muriel Tramis, désormais très souvent appelée "la Roberta Williams française". Il mériterait donc, plus que jamais, un remake qui améliorerait sa réalisation, approfondirait son gameplay et corrigerait ses défauts. Ce ne serait que justice.

titre Lancement sous DOSBox

Lancez le fichier LOADER.COM.
Avec la vitesse par défaut de DOSBox, les combats sont trop rapides pour être jouables. Juste avant que l'un d'eux ne commence (quand la grenouille au premier plan plonge), réduisez fortement les cycles, et augmentez-les après le combat.
Le jeu est configuré pour la carte EGA. Pour en choisir une autre, effacez le fichier CARTE.INF avant de le lancer.
Le jeu a été cracké par Total DOS Collection. Le fichier modifié est PRES.TOT, l'original a été renommé PRES.BAK. Les codes pour la protection anti-copie sont les mêmes que Legend of Djel.



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