Empire Earth III

Introduction

Empire Earth III est un jeu vidéo de stratégie en temps réel sorti le 16 novembre 2007 en Europe. Il fait suite à Empire Earth II (quelle surprise !) et est édité par Sierra Entertainment, éditeur d'origine de la série. Le jeu est développé par Mad Doc Software, studio de développement américain fondé en 1999, qui changera de nom en 2008 pour devenir Rockstar New England, une filiale du studio Rockstar Games. Notez que ce changement de nom intervient seulement quelques mois après la sortie d'Empire Earth III, ce qui n'augure pas du bon.

Conquête à travers les âges

Empire Earth III se repose sur les mêmes bases que les opus précédents de la franchise : au contrôle d'une civilisation, vous allez devoir progresser à travers les âges en améliorant votre économie, vos troupes pour pouvoir allègrement casser la tronche de l'adversaire. Simple, basique, même un peu trop simple et basique, à vrai dire... Le jeu permet de progresser sur quelques époques, moins nombreuses que dans les jeux précédents : exit la Préhistoire, maintenant on commence dès l'Antiquité, puis le Moyen-Âge, puis l'époque Coloniale, puis l'époque Moderne, et enfin l'époque Futuriste. Cette réduction du nombre d'époques est symptomatique d'un problème global avecEmpire Earth III : tout, absolument TOUT a été simplifié.

Pour rappel, Empire Earth II reposait sur quinze époques distinctes pour quatorze civilisations.Empire Earth III possède cinq époques et... trois civilisations. Trois. Tout d'abord, il y a l'Ouest, ou l'Occident, civilisation qui est une agglomération des différentes civilisations occidentales, avec des unités peu nombreuses mais très efficaces, qui privilégie la qualité à la quantité. Ensuite vient le Moyen-Orient, civilisation agglomérant les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique, et qui joue beaucoup sur les tactiques de guérilla et sur le fait que ses bâtiments puissent parfois se déplacer. Enfin, il y a l'Est, ou l'Extrême-Orient, qui regroupe toutes les civilisations asiatiques. Ici, le but sera de noyer l'ennemi sous une pluie d'unités faibles, avec à l'époque futuriste un appui de puissants mutants.

Ronge-Crâne

Empire Earth III s'appuie sur trois ressources : les Matières Premières, la Richesse et les Points de Technologie. Les Matières Premières sont récoltées sur les points de ressources, qu'il s'agisse de nourriture, de bois ou de minerai, mais qu'importe leur nature, elles sont toutes considérées comme des Matières Premières (attention hein, faudrait pas rendre le jeu trop complexe ou trop amusant, non non non), qui seront les ressources de base pour acheter les unités et construire les premiers bâtiments. Vient ensuite la Richesse, nécessaire pour l'achat d'unités et d'améliorations, et qui est générée en faisant circuler des marchands d'un marché à un autre. Enfin, les points de Technologie serviront à changer d'époque, et sont générés par des érudits qui peuvent être placés en garnison dans le centre-ville.

Comme dans les opus précédents d'Empire Earth, la météo aura un impact sur le jeu, et des tribus neutres se trouvent sur la carte, et peuvent être assimilées pour obtenir des bonus. Il est également possible de ramasser des trésors sur la carte, mais uniquement après en avoir vaincu les gardiens, un peu comme Age of Empires III, tiens.Empire Earth III est, dans son gameplay, très classique et fonctionnel, bien qu'il ne réinvente pas la roue et se contente de reprendre le gameplay des jeux précédents (en le simplifiant, et pas dans le bon sens...).

Mais si le fond est fonctionnel, le titre deMad Doc Software se ramasse complètement sur la forme, au point que cela flingue totalement le jeu (et la santé mentale du joueur par la même occasion). Il convient de se demander ce qui s'est passé dans les bureaux des développeurs pour qu'ils aient collectivement jugé pertinent de transformerEmpire Earth III en une parodie lourdingue de ses propres prédécesseurs, parce que c'est exactement ce sentiment qui assaille toute personne qui se risque sur ce jeu.

Tout d'abord, les graphismes. S'ils ne sont pas honteux pour l'époque (quoique...), ils sont clairement dans le bas du panier de ce que le genre peut proposer à la même période. Pour rappel, en 2007 sont sortis Universe at War et Command & Conquer 3, deux titres bien plus beaux que ce qu'Empire Earth III pourra jamais proposer. Les modèles des unités sont peu détaillés, et ont des proportions cartoonesques qui ôtent toute crédibilité au jeu.

Et là, il va falloir en parler, des unités, enfin, surtout de leurs répliques. Dire que l'immense majorité des répliques des unités sont d'une débilité profonde est un euphémisme tant le ton employé et les répliques dites sont d'une stupidité abyssale. Jeux de mots pourris, accent à la limite du racisme, tons de voix absolument insupportables,Empire Earth III cumule toutes les tares du mauvais doublage serti par des répliques d'une nullité absolue. Et après vérification, la faute n'incombe pas à la traduction française : que ce soit en anglais ou en allemand, les répliques sont tout aussi dévastatrices pour le cerveau et le bon goût de qui a le malheur de les écouter. Le jeu semble avoir voulu mettre les formes pour être le plus détestable possible, et clairement, c'est réussi.

Conclusion et aspirine

Dire qu'Empire Earth III s'est fait accueillir froidement par la critique est un euphémisme. Toutes les critiques, quelle que soit la langue, dénoncent la forme abyssale du jeu, et son classicisme d'un ennui mortel. Si le jeu n'est pas foncièrement mauvais (et mérite même d'être joué, ne serait-ce que pour voir l'ampleur du désastre que constituent les doublages), il ne propose rien de nouveau et réussit même à faire moins bien que ses prédécesseur pourtant sortis bien plus tôt. Rien ne justifiait un tel traitement de la franchiseEmpire Earth, etMad Doc Software n'assumera pas le résultat final au point de retirer toute mention du jeu sur son site officiel. Aujourd'hui, le titre est disponible uniquement en anglais sur GoG (ce qui est dommage, du coup on ne profite pas de l'abominable VF, si mauvaise qu'elle en devient drôle), et le faire fonctionner à partir d'une version disque sur les machines modernes est un enfer. L'auteur de ces lignes s'excuse d'ailleurs pour les très nombreux bugs graphiques sur les screenshots accompagnant cette fiche, le jeu ayant en plus la très mauvaise habitude de planter régulièrement.

Whitecoal (Jeu, commentaire, screenshots, manuel)

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