EPYX

1978 1991PuceÉtats-Unis Sunnyvale (voir sur l'atlas)
Autres noms : Epyx Computer Software
Développeur, éditeur, distributeur et constructeur américain initialement basé à Sunnyvale puis à Redwood City, California.

La société Automated Simulations est fondée par Jon Freeman et Jim Connelley en 1978. Jim Connelley a écrit le jeu de rôle Dunojnquest (qui va vite devenir une saga) et embauché John Freeman pour réaliser Starship Orion un jeu de stratégie précurseur au tour par tour sur Commodore PET, commercialisé à l'hiver 1978, puis adapté sur d'autres plateformes, TRS-80 et Apple II. Dès 1980, les boîtes arborent un nouveau label, Epyx, pour proposer des titres orientés stratégie. Néanmoins, en 1982, les ventes sont à la traîne, Dunjonquest ne pouvant guère rivaliser avec Ultima et Wizardry. Pour la relancer, les actionnaires de la compagnie engagent deux personnes : Robert Botch au marketing et Michael Katz (auparavant chez Coleco pour le lancement de la ColecoVision) à la direction. Leur décision de réorienter la production vers les jeux d'action pousse Jim Connelley vers la sortie (voir Trivia 1). En 1983, Michael Katz prend plusieurs décisions capitales : il rebaptise la compagnieEpyx, il rachète la société Starpath afin d'ajouter de nouveaux programmeurs dans ses effectifs pour les futurs développements, et il fait appel à Chiat\Day, l'agence de publicité responsable de l'image d'Apple, pour leur concocter une nouvelle identité, reposant notamment sur leurs jaquettes reproduisant l'aspect des néons.

Plusieurs de leurs titres vont alors devenir d'immenses succès : Jumpman, Impossible Mission, Pitstop, et bien entendu Summer Games. Les developpeurs travaillent d'arrache-pied pour que ce jeu soit prêt à temps pour les jeux olympiques d'été de Los Angeles de 1984. Bien que non licencié auprès du CIO, et malgré le coup de tête de dernière minute de l'URSS (voir Trivia 2), Summer Games va se vendre à plus d'un million d'exemplaires, et va lancer à lui tout seul la mode des jeux de sport multi-épreuves (souvent appelés "... Games", aussi bien chez Epyx que chez la concurrence) qui se multiplieront tout au long de la décennie. Epyx profite également de la distribution de ses jeux en Europe grâce à E3M (France), U.S. Gold (Royaume-Uni), Rushware (Allemagne)... Ils éditent les premiers jeux de Lucasfilm Games : Ballblazer, Rescue on Fractalus !... Au milieu de la décennie, Epyx est un des grands noms du jeu vidéo américain, aux côtés d'Activision, Sierra et Electronic Arts.

En 1985, Michael Katz quitte Epyx pour rejoindre Atari (il passera plus tard chez Sega pour le lancement de la Megadrive aux USA). Il est replacé par Gilbert Freeman (aucun lien avec Jon Freeman). Epyx explore alors de nouveaux marchés. Ils lancent une gamme de jeux de société, qui feront un flop retentissant (voir Trivia 3). Après avoir sorti en 1984 la cartouche Fast Load pour C64, qui divisait les temps de chargement par cinq, ils distribuent sur le territoire américain le célébrissime joystick Speedking de Konix, sous le nom moins enthousiasmant d'"Epyx 500XJ". Enfin, pour préparer l'après-C64 (l'ordinateur dont ils sont devenus les développeurs emblématiques auxÉtats-Unis), ils engagent David Morse, l'ancien chef de projet chez Amiga, afin de donner un nouvel élan à la société. Devenu co-président, Morse embauche deux des ingénieurs de l'Amiga, R.J. Mical et Dave Needle, pour créer une console portable (nom de code : Handy). Le développement engouffre une partie des revenus d'Epyx, qui voit avec inquiétude ses jeux-phares Winter Edition et The Games : Summer Edition ne plus se vendre aussi bien qu'avant, malgré la licence officielle (et extrêmement contraignante) des JO 1988. De plus, Epyx complète son catalogue en important une grande quantité de logiciels européens, issus d'Angleterre (Palace Software, Gremlin, Incentive Software...), d'Allemagne (Rainbow Arts) et de France (Infogrames, avec lesquels ils préparent une fusion). Certains de jeux sont vendus plein tarif, d'autres dans une gamme budget baptisée "Maxx Out! Series". Malheureusement, ces jeux ne se vendent pas. En revanche, Epyx a délibérement ignoré la NES, pensant à tort que ce serait un feu de paille, pour se concentrer sur sa propre console.

Le projet de fusion avec Infogrames est rejeté par les actionnaires. La société recherche des investisseurs pour finaliser la fabrication et la commercialisation du (de la ?) Handy, et après avoir démarché Sega et Nintendo (voir Trivia 4), c'est Atari qui rachète le projet, ainsi que les droits de fabrication, distribution et marketing, ne laissant plus grand-chose àEpyx, si ce n'est le développement de jeux sur ce qui était leur console. Cette annonce déplaît à beaucoup de monde (voir Trivia 5). Pour ne rien arranger, Atari fait traîner l'envoi de ses rapports de bugs à Epyx pour forcer ces derniers à violer une des clauses de leur contrat et leur donner une raison de bloquer leurs versements. Epyx se déclare en cessation de paiements et se place sous la protection de la loi contre les faillites en octobre 1989, le train de vie est revu à la baisse, et pour couronner le tout le tremblement de terre de Loma Prieta (17 octobre 1989) détruit une partie de leurs installations. La société déménage dans des locaux plus exigus, les effectifs de la société passent de 200 à 8 employés, et la quasi-totalité des projets en cours sont abandonnés, hormis les jeux Lynx pour honorer le contrat toujours en cours avec Atari. Le peu qu'il reste d'Epyx après le développement de Battle Bugs pour Sierra est racheté par Bridgestone Media Group, une organisation chrétienne. RIP.

Le slogan d'Epyx est : "Strategy Games for the Action-Game Player". En France, on a pu lire le slogan suivant : "Epyx. Des logiciels d'enfer !".

Adresse (1) : 1043 Kiel Court, Sunnyvale, CA 94089
Adresse (2) : 600 Galveston Drive, P.O. Box 8020, Redwood City, CA 94063

Trivia 1
John Freeman était déjà parti fonder Free Fall Associates avec son épouse, Anne Westfall.

Trivia 2
L'URSS annonce son boycott de ces jeux olympiques au dernier moment, en représailles au boycott américain des JO de Moscou en 1980. Epyx maintient l'URSS parmi les pays présents dans le logiciel et envoie quelques exemplaires du jeu à l'ambassade soviétique en guise de lot de consolation !

Trivia 3
"Head-On Football", "Head-On Baseball", "EPYX Play Action VCR Football", "Epyx VCR Golf" et "VCR California Games". Les deux premiers contiennent une cassette audio à faire tourner pendant la partie, les trois suivants une cassette VHS. "VCR Golf" et "VCR California Games" seront distribués en France par Infogrames.

Trivia 4
Les responsables d'Epyx seraient les premiers occidentaux à avoir vu le prototype de la Game Boy, montré par les ingénieurs de Nintendo, lorsqu'il sont venus leur présenter leur projet.

Trivia 5
R.J. Mical et Dave Needle, qui avaient déjà eu affaire avec Atari et Jack Tramiel du temps de l'Amiga, ont vite quitté le navire, sans se faire d'illusions sur le devenir de leur bébé, pour commencer à travailler sur un nouveau projet de console révolutionnaire - oui, c'est bien de la 3DO qu'on parle. La réputation exécrable de Jack Tramiel aurait même dissuadé plusieurs partenaires potentiels de créer des jeux sur Lynx, et motivé des fabricants de composants à augmenter leurs tarifs pour se venger d'anciens démélés avec les Tramiel.
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