SIERRA - Compagnie de jeux vidéo - ABANDONWARE FRANCE


SIERRA

1979 2008PuceÉtats-Unis Coarsegold (voir sur l'atlas)
Autres noms : On-line Systems, Sierra On-Line, Sierra Studios, Sierra Entertainment
Développeur et éditeur américain initialement basé à Simi Valley, puis à Coarsegold, puis à Oakhurst, California et Bellevue, Washington (1979).

Fondé par Ken et Roberta Williams, qui, après avoir écrit Mystery House, vendu sur commande téléphonique dans un sac "ziplock", ont dû monter leur société pour gérer le volume des ventes : 15.000 exemplaires vendus pour Apple II, il faut dire que c'était le premier jeu d'aventure à proposer des graphismes à l'écran en plus du texte.

Après des investissements lourds dans le développement de jeux pour systèmes à cartouches (Commodore 64, Atari VCS 2600...), la société est au bord de la faillite. Mais IBM prépare le PCjr, et commande un jeu mettant en avant ses capacités : affichage en couleurs, musique, personnage animé.... IBM prend en charge tous les coûts de développement, et Sierra crée son Adventure Game Interpreter (AGI) pour pouvoir gérer plus facilement tous les éléments nécessaires au jeu. Ce jeu-vitrine, véritable prouesse technologique, sera King's Quest, premier d'une série, début 1984. Le PCjr est un échec commercial, mais le Tandy 1000, sorti peu après, est un succès et comme King's Quest est compatible avec le Tandy 1000, Sierra recommence à gagner de l'argent.

Puis sortiront les séries de légende : Leisure Suit Larry, Space Quest... Sierra devient le leader sur le marché du jeu d'aventure graphique, sans véritable concurrence jusqu'en 1987, année de la sortie de Maniac Mansion par LucasFilm Games. Ce sera le début d'une rivalité.

En 1988, le AGI est remplacé par le SCI, apportant quelques améliorations : les jeux Sierra sont maintenant compatibles avec le mode EGA (affichage de 320*200 points en 16 couleurs) et avec les cartes son Ad Lib ainsi que le célèbre Roland MT-32. C'est le cas, notamment, de King's Quest IV: The Perils of Rosella, qui serait, en outre, le premier jeu informatique à bénéficier d'une composition originale, orchestrée par un certain William Goldstein, qui n'est cependant pas un bleu (voir Trivia 1).

Utilisant le même moteur de jeu que King's Quest IV : The Perils of Rosella, The Colonel's Bequest suit l'année suivante. Il présente encore une première pour la société qui met en avant pour la première fois une héroïne, Laura Bow.

A la fin des années 80, Sierra affiche des intentions de croissance nettes. En septembre 1989, la société fait son entrée en bourse, cotée au Nasdaq et l'année suivante, en 1990, elle acquiert la société américaine Dynamix, célèbre pour ses jeux de simulation. Parallèlement, Sierra continue sa course à la technologie et réalise une version CD-ROM de Mixed-Up Mother Goose, avec des voix enregistrées à la place du texte. C'est la toute première version "talkie" d'un jeu, suivie, la même année par King's Quest V : Absence Makes the Heart Go Yonder!.

Comme toutes les années chez Sierra, 1992 verra son lot de hits : alors que Heart of China et Red Baron sont de purs produits Dynamix, société fraîchement rachetée, EcoQuest, Leisure Suit Larry 5, Police Quest 3 ou encore Space Quest IV sont de purs produits Sierra.

Alors qu'à partir de 1992-1993, débutent une réflexion et des développements concernant la mise au point d'un site communautaire payant, "The Sierra Network (TSN)", la liste de jeux Sierra s'agrandit avec notamment : EcoQuest 2: Lost Secret of the Rainforest et Space Quest V: The Next Mutation. Notons encore que la série Gabriel Knight commence en 1993 (voir Trivia 2) et que le studio Dynamix, ajoute deux nouveaux jeux à son catalogue : Aces Over Europe et Betrayal at Krondor (voir Trivia 3).

Dans les années suivantes, Sierra continua à sortir de très bons jeux, et à grossir, grâce à plusieurs acquisitions : Coktel Vision (Gobliiins, Woodruff), Synergistic Software (SideWinder), Impressions Games (Caesar, Lord of the Realms), Papyrus Design Group (NASCAR Racing), SubLogic Corporation (Pro Pilot).

En 1995, suite à un concours de circonstances (voir Trivia 4), la société déménage de sa Californie originelle à Bellevue, Washington, dans des locaux plus spacieux (voir Trivia 5). Pour autant, l'implantation initiale de Oakhurst n'est pas fermée et devient l'un de ses studios de développement principal, connu sous le nom de Yosemite Entertainment. Selon une source officielle, la majorité de l'équipe de développeurs Sierra reste à Oakhurst. L'année suivante, en 1996, Sierra est racheté par le conglomérat CUC International, qui détient aussi le groupe Davidson & Associates, avec son portefeuille de sociétés, comme Blizzard Entertainment. Ken Williams n'est plus directeur de Sierra, mais reste vice-président de la branche logicielle de CUC International. A l'été 1996, Sierra lance SierraOriginals, une collection de titres budget de "Poche" (par opposition aux jeux PC en grosses boites carton), alors constituée de trois collections thématiques de 6 jeux à $19.95 : "Family Pack", "Kid's Pack", "Gamer's Pack". Le slogan de SierraOriginals est : "Des titres légendaires à un prix magique !".

Fin 1996, Sierra arrive au terme d'un nouveau défi : commercialiser sa propre carte 3D. Effectivement, basée sur un chipset Rendition Verite, la carte Screaming 3D de Sierra, selon ses propres dires, présente des performances 20% supérieures (pour le moins) aux cartes du marché utilisant ce même chipset. Selon Ken Williams en personne, le but de Sierra est de permettre au joueur d'expérimenter l'expérience de jeu ultime. Cette carte, commercialisée avec des versions accélérées de IndyCar Racing II, CyberGladiators, Silent Thunder : A-10 Tank Killer II et une version shareware de Quake, sera pourtant la première et dernière de Sierra.

En 1997, le personnel de Sierra est réduit de 50%, 90% des employés restants sont déplacés dans les structures de CUC Software. Ken Williams quitte Sierra. CUC fusionne avec HFS inc. et devient Cendant Corporation. La branche loisirs numériques devient Cendant Software, avec les directeurs des Blizzard, Sierra et autres sous les ordres du directeur de Cendant Software. Blizzard autorise Sierra à sortir Hellfire, une extension pour Diablo que Sierra, devenant de plus en plus éditeur et non développeur, confie à l'un de ses studio, Synergistic Software. Les autres sorties de l'année sont Betrayal in Antara (voir Trivia 3), Front Page Sports: Baseball Pro '98 (voir Trivia 6), Front Page Sports: Golf (voir Trivia 7), Sierra Pro Pilot, Outpost 2: Divided Destiny, Red Baron II et, pour la fin d'année, King's Quest : Mask of Eternity.

Fin 1997, début 1998, Sierra lance un nouveau label, "Sierra Sports", afin d'insister sur son implication dans ce domaine. "Sierra Sports" est un label, pas tout à fait une société et ainsi, chacune des sociétés impliquées dans ce domaine (Papyrus, Front Page Development et Dynamix) garde son intégrité. Il n'était ainsi pas question, cette fois-ci, de centraliser pour faire sauter des postes qui doublonnent. Sierra est alors organisée en trois divisions et quatre marques :

  • Sierra Studios, la division "hardcore gaming", est constituée de Sierra Bellevue (alias Sierra Northwest), Sierra Oakhurst et de Impressions Software
  • Sierra Home, la division "personal productivity software" est constituée de Berkeley Systems et des activités jeux en ligne de la société
  • Sierra Sports et Sierra Attractions dépendent de la division "casual entertainment", notamment constituée de Papyrus, Front Page Development et de Dynamix


Au courant de l'année 1998, une affaire de fraude fiscale surgit, Cendant est accusé d'avoir affiché un bénéfice de 55 millions de dollars en 1997 alors qu'il s'agissait de 217 millions de pertes. L'année suivante, Cendant revend Sierra à Havas interactive, lui-même racheté par Vivendi-Universal Games.

Depuis, Sierra est un éditeur qui appartient à un autre éditeur (Vivendi) mais qui se concentre sur l'édition pour des studios indépendants. Les jeux tirés des anciennes licences Sierra sont confiés à des studios extérieurs. C'est également durant cette période que Sierra change de nom, même si ce changement peut sembler léger. Effectivement, pour mieux refléter son engagement dans le secteur du divertissement, Sierra On-Line devient ainsi Sierra Entertainment.

A force de fermetures et de relocalisations, les locaux originels de Sierra, à Oakhurst, étaient fermés. Mais la société anglaise Codemasters les a repris pour installer un studio aux États-Unis, en reprenant le nom Yosemite Entertainment (nom du dernier studio Sierra à avoir occupé les lieux).

En juillet 2008, la fusion entre Vivendi Games (propriétaire de Sierra et Blizzard) et Activision (un des plus gros éditeurs de jeux vidéos) forme Activision-Blizzard et entraîne la disparition de la plupart des projets en cours chez Sierra. Sur les 4 studios appartenant encore à Sierra au moment de la fusion, 2 sont revendus : Swordfish Studios (World Championship Rugby) est vendu à Codemasters, Massive Entertainment (Ground Control, World in Conflict) est racheté par UbiSoft. Les deux studios restants (High Moon Studio et Radical Entertainment) deviennent des filiales d'Activision. Les forums concernant les jeux Sierra sont fermés, le site officiel disparaît (redirection vers la page d'accueil du site d'Activision).

Si la marque Sierra existe encore, c'est juste pour les quelques franchises assez lucratives qu'elle possède, la société n'existe plus en tant qu'entité distincte au sein du groupe Activision-Blizzard. On peut donc considérer que 2008 est la date de la mort de la société Sierra.

Le slogan de Sierra Attractions est : "All Play. No Work", adapté en francais par : "C'est juste du jeu !".

Son adresse postale (1) : Simi Valley, CA.
Son adresse postale (2) : Sierra On-Line Building, Coarsegold, CA 93614.
Son adresse postale (3) : 48677 Victoria Lane Oakhurst, CA 93644.
Son adresse postale (4) : 40033 Sierra Way 426 Oakhurst, CA 93644.
Son adresse postale (5) : 3060 139th Avenue S.E., Suite 500, Bellevue, WA 98005.
Son adresse postale (DE) : Robert-Bosch-Str. 32, D - 63303 Dreieich.

Trivia 1
Si je vous dis, "remember my name", "remember my fame", ou encore "I'm gonna live forever", oui, ça y est, la musique de "FAME", c'est lui, par exemple.

Trivia 2
Les deux premiers opus sont basés sur une technologie très en vogue à l'époque, la full-motion video (FMV). Gabriel Knight III, le troisième opus, lui, évoluera pour être conçu autour d'un nouveau moteur 3D, conçu spécialement pour lui et appelé "G-engine", mis pour Gabriel, I presume ?

Trivia 3
A l'occasion de la sortie de Betrayal in Antara en 1997, Betrayal at Krondor a été offert par Sierra.

Trivia 4
En fait, Sierra acquiert un développeur américain de logiciels éducatifs nommé Brightstar, lui-même situé à Bellevue, Washington. En plus de le racheter, il décide de s'y installer sans toutefois abandonner son implantation de Oakhurst.

Trivia 5
Il est intéressant de noter que sur l'un des sites institutionnel de Sierra, aujourd'hui archivé, ce déménagement est décrit comme inévitable puisque la taille de la société ne lui permet plus de rester dans les locaux de Oakhurst, devenus exigus. Déménagement salutaire pour la société, mais on ressent qu'il est également fait à contre-cœur. Bellevue, dans l'état de Washington, n'est pas cité dans le texte, car il est fait question d'un déménagement "dans le nord". Les Chtis avant Les Chtis, en quelques sortes ... Par contre, si les locaux de Oakhurst sont trop exigus pour Sierra, ils ne le seront pas pour l'implantation américaine des Codemasters, qui s'y installeront trois années plus tard, en 1998, et perpétueront son nom de Yosemite Entertainment.

Trivia 6
A l'été 1997, l'offre concurrente de jeux de baseball est constituée par Triple Play 98 et Tony LaRussa Baseball 4. Si ce dernier titre, signé Maxis, n'a jamais été un concurrent bien sérieux, le premier, signé par Electronic Arts, est un tout autre "client". Selon les critiques, Triple Play 98 est effectivement le meilleur jeu du moment pour ce qui est de l'action et du fun. Cependant, pour les puristes du jeu de baseball, Front Page Sports: Baseball Pro '98 est néanmoins supérieur puisqu'il offre des statistiques extensives, ainsi que des options de management sans aucune commune mesure avec celles proposées par les deux autres titres.

Trivia 7
Ce jeu aurait dû porter la marque Tiger Woods mais au final, le golfeur américain a signé avec Electronic Arts. Retour sur image : EA et Sierra se bagarrent pour obtenir la caution du golfeur le plus médiatique du moment. EA lui offre un contrat de 10 millions de dollars et Sierra fait monter les enchères en rajoutant 2 millions. Tiger Woods finira par signer avec le moins-disant Electronic Arts (bien que l'on ne connaisse pas les détails exacts de l'accord) en décrétant que lui-même passionné par les jeux vidéo et ce depuis longtemps, il ne pouvait rater l'occasion de collaborer avec "the top brand in sports gaming". C'est ainsi que Sierra Sports, malgré une offre supérieure, a raté la juteuse licence Tiger Woods.
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