PSYGNOSIS

1984 2000PuceRoyaume-Uni Liverpool (voir sur l'atlas)
Fondé par Ian Hetherington et Jonathan Ellis (voir Trivia 1), Psygnosis est reconnue comme la firme à la chouette, réalisée par le peintre Roger Dean (voir Trivia 2).

Bandersnatch et Psyclapse (jeux Commodore 64 de l'époque d'Imagine Software, jamais sortis) sont fusionnés pour donner Brataccas, le premier jeu Psygnosis, et l'un des premiers sortis sur Atari ST. En effet, Psygnosis concentre ses efforts sur deux micros 16 bits, l'Amiga et le ST. Plusieurs autres jeux sortent les uns après les autres comme le (très ou trop) novateur Terrorpods et Barbarian. Un jeu au gameplay original, puisque tout se déroule à la souris. L'introduction du jeu présente une peinture de Roger Dean via un dragon rouge sur fond de cascade dans le plus pur style heroic-fantasy. C'est enfin le succès tant attendu. Psygnosis va alors commencer à se forger une réputation. Des jeux médiévaux/heroic-fantasy très soignés graphiquement, aux univers oniriques, et souvent présentés sur deux disquettes, la première servant généralement d'introduction à l'aventure. Les boites de leurs jeux ont un format particulier, plus grandes que celles de leurs confrères, mais moins épaisses, enfin, le contenu est aussi riche que le jeu lui-même, puisqu'hormis une très belle illustration de Roger Dean, on peut trouver à l'intérieur de la boite des goodies du genre poster ou tee-shirt.

Après quelques titres sous le logo Psyclapse, Psygnosis découvre deux équipes qui vont leur offrir leurs plus belles années : Reflections Interactive et DMA Design. Alors que le premier va mettre sur pied le célèbre Shadow of the Beast, le second va, quant à lui, créer la plus prestigieuse licence de l'éditeur, Lemmings. Psygnosis donne ensuite sa chance à d'autres développeurs comme les Wallons d'Art & Magic qui ont l'occasion, après le Beast-Like Unreal, de mettre sur pieds un jeu que tous les Amigaistes connaissent bien, Agony. Quelques années avant Discworld, c'est avec l'équipe de Divide by Zero que Psygnosis a l'occasion de se frotter au jeu d'aventure grâce aux deux volets des histoires de Jack T. Ladd, des jeux radicalement différents de l'univers Lucas par exemple : Innocent Until Caught (1993) puis Guilty (1995).

Développés en interne, des jeux comme Awesome, Leander et Ork portent la griffe Psygnosis, tandis que Creepers et Bill's Tomato Game tentent de réitérer le succès de Lemmings. Psygnosis met également en chantier le projet Microcosm sur CD-ROM, pour toutes les plateformes qui accueillent ce support : Mega-CD, FM Towns, PC, 3DO et CD32.

En 1992, Olaf Olafsson, le dirigeant de Sony Computer Entertainment (une branche de Sony nouvellement créée), rend visite à plusieurs éditeurs de jeux pour travailler sur la future console de Sony. C'est Psygnosis qui lui fait la plus forte impression. En 1993, Sony rachète Psygnosis, ce qui favorise leur rapprochement avec les gros studios de cinéma américain (voir Trivia 3). Tout en poursuivant leurs développements sur micro-ordinateurs, Psygnosis et ses partenaires planchent sur les jeux qui accompagneront la sortie de la PlayStation en Europe et aux États-Unis fin 1995 :WipEout et Destruction Derby (ce dernier est réalisé par Reflections Interactive). WipEout va tout particulièrement marquer les esprits grâce son look futuriste et sa bande-son techno, parfaitement dans le ton de l'époque. À compter de la sortie de la PlayStation, Psygnosis abandonne les jeux en 2D et se spécialise dans les jeux de course et d'action en 3D, exceptions faites de la série Discworld et Drakan, un mix d'action/aventure en plein heroic-fantasy avec des dragons, renouant l'espace d'un titre avec son domaine de prédilection. L'appartenance à Sony ne trompe pas, plusieurs titres sortent sur PlayStation quelques mois avant les versions PC. C'est par exemple le cas, courant 1997, de Formula 1 et de WipEout XL. La priorité aux jeux PlayStation est somme toute logique, mais cela ne va pas sans mal ni accrocs (voir Trivia 4).

En 1998, les relations entre Psygnosis et Sony se dégradent, ces derniers n'ayant plus vraiment besoin d'autant d'équipes de développement internes maintenant que le succès de la PlayStation est acté. Les bruits courent d'une revente de plusieurs bureaux (Liverpool, Stroud) à Eidos Interactive, dont des représentants visitent les différents locaux pour étudier les projets en cours; Infogrames se montre également intéressé. En février 1999, peu de temps après la fermeture du bureau de Manchester, Psygnosis devient officiellement une filiale de Sony Computer Entertainment Europe (voir Trivia 5). Le 25 mars, le studio basé à Stroud (responsable de G-Police et Colony Wars) est liquidé, celui de Camden et le siège de Liverpool sont également touchés par des licenciements et annulations de projets, tandis que le studio de Leeds (Global Domination, Retro Force) est épargné; le bureau parisien est vendu à Infogrames. En 2000, Psygnosis n'est plus assez rentable pour Sony et l'éditeur à la chouette tire sa révérence. R.I.P.

Slogan : "Games People Play".

Adresse (UK) : South Harrington Building, Sefton Street, Liverpool L3 4BQ
Adresse (USA, 1) : 29 Saint Mary's Court, Brookline, MA 02146
Adresse (USA, 2) : 675 Massachusetts Avenue, Cambridge, MA 02139

Trivia 1
Le premier était le directeur des finances de la société Imagine Software, qui tira sa révérence la même année, avant de voir son catalogue racheté par Ocean Software. Plusieurs employés d'Imagine suivent alors Ian Hetherington, dont Dave Lawson.

Trivia 2
La collaboration avec Roger Dean ne s'arrêtera pas là puisque ce dernier réalisera plusieurs illustrations de leurs boîtes de jeux par la suite, Roger Dean étant pour Psygnosis ce qu'est Luis Royo pour Dinamic.

Trivia 3
Leurs jeux issus de licences cinématographiques - Last Action Hero, Cliffhanger, Dracula - seront toutefois si mal reçus par la presse et les joueurs que Sony et Psygnosis abandonneront vite ce type d'adaptations.

Trivia 4
Rappelons seulement ce précédent : au cours du premier semestre 1996, les relations entre Sony et Psygnosis sont on ne peut plus tendues. Sans mettre en cause les versions PC, Sony est furieux de voir son studio britannique sortir des versions Saturn de "ses" jeux et menace donc de se débarrasser de Psygnosis, avant de se raviser.

Trivia 5
Les studios de développement britanniques de Psygnosis sont désormais sous la responsabilité de Juan Montes, vice-président du développement de logiciels. John Bickley devient vice-président et directeur général de la société et sera responsable des opérations d'édition de Psygnosis. Chris Deering, président de SCEE, devient aussi président de Psygnosis et prend à la fois la tête des divisions développement et édition (informations issues de la présentation institutionnelle de SCEE).
Minifier le texte

Jeux (75)

Une erreur ? Un complément ? Rédiger un texte ? Contactez nous.