U.S. GOLD

1984 1996PuceRoyaume-Uni Birmingham (voir sur l'atlas)
Autres noms : U.S. Gold Ltd.
Développeur, éditeur et distributeur britannique basé à Birmingham, West Midlands.

À l'origine d'U.S. Gold, il y a CentreSoft (voir Trivia 1), une société de distribution de logiciels américains fondée par le couple Geoff et Anne Brown (voir Trivia 2), qui veut étendre ses activités aux jeux vidéo en 1984. Le souci, c'est que les logiciels américains sont plus complexes que le logiciels qui sortent en Angleterre, ils sont vendus plus cher, et pour aggraver la situation le taux de change USD/GBP a quasiment doublé depuis l'élection de Ronald Reagan en janvier 1981. Au prix où sont les jeux en Angleterre, importer ces logiciels n'est pas viable. Geoff Brown propose donc un deal aux éditeurs américains : lui vendre une licence d'exploitation de leurs logiciels et le laisser prendre en charge la duplication et la production des unités, et les vendre au prix adéquat en Angleterre. L'avantage est double. D'une part, cela réduit les coûts - les titres seront vendus dans un simple boîtier cassette, et non dans une boîte en carton. D'autre part, cela permet d'adapter ces titres aux formats populaires en Angleterre mais inexistants anx États-Unis : C64 (voir Trivia 3), ZX Spectrum, et plus tard CPC. C'est dans cette optique que le couple Brown s'associe avec Ocean Software, qui a déjà de l'expérience dans ce domaine, pour lancer U.S. Gold en septembre 1984, avec Tim Chaney à sa tête; Ocean Software s'occupe des conversions et donne des conseils de marketing. Les deux premier éditeurs américains qui relèvent le défi sont Access Software (Beach Head) et MicroProse (Solo Flight). Viendront ensuite Datasoft, Synapse Software, Cosmi, SSI, Epyx, Accolade, Sierra, Lucasfilm Games... U.S. Gold aide également Gremlin Graphics à devenir un éditeur à part entière, et commence à éditer des jeux créés en Angleterre, comme Dropzone d'Archer Maclean.

En un an, U.S. Gold devient une affaire qui roule en Grande-Bretagne, il est alors temps de s'attaquer à l'Europe. En août 1985, la société annonce un partenariat avec SFMI (la compagnie française derrière la chaîne de magasins Micromania) pour mettre en place une structure de distribution dont le but est d'assurer la vente en France des logiciels U.S. Gold, Gremlin Graphics et Ocean le même jour que leur sortie en Angleterre, au même prix et avec un manuel en français. Deux ans après sa création, U.S. Gold a vendu plus de deux millions de logiciels et s'octroye un quart du marché européen du jeu vidéo.

En 1987, U.S. Gold lance Go!, un nouveau label d'édition spécialisé dans les logiciels entièrement produits sur la perfide Albion, lui aussi géré par Tim Chaney. Sont dès lors annoncés Trantor : The Last Stormtrooper de Probe, Wizard Warz, Captain America, Bravestarr, Lazer Tag, Sidearms et Speed Rumbler. Ce label accueille aussi d'autres imports : au moins douze logiciels allemands édités par Rainbow Arts. Et enfin, il y a les adaptations d'arcade, un domaine qui suscite bien des convoitises depuis les succès de Commando et Ghosts 'n Goblins. En décembre 1987, Go! signe un accord de licence avec Capcom, avec quatre titres prévus dans les mois à venir : Street Fighter, 1943, Black Tiger et Tiger Road. La collaboration avec Capcom se poursuivra jusqu'en 1992. U.S. Gold se dispute également les adaptations de jeux d'arcade Sega avec Activision UK - et cela ne fera pas toujours plaisir à Sega de voir parfois deux de ses jeux se faire concurrence. U.S. Gold décroche ainsi les droits d'Out Run, Shadow Dancer, Crack Down, Line of Fire, Super Monaco GP et Turbo Out Run. Le développement de ces adaptations est sous-traité à des sociétés comme Probe Software, Tiertex ou Arc Developments, et malgré leur qualité très variable, c'est un énorme succès : Out Run devient leur plus gros succès (175.000 ventes pour les versions 8 bits en deux semaines) et Forgotten Worlds leur meilleure vente de l'année 1989.

En 1988, U.S. Gold subit les défections de Tim Chaney, parti diriger ARC, et de son directeur du développement, Charles Cecil, qui rejoint Activision UK. Mais la compagnie reste fidèle à ses éditeurs-partenaires, et intègre Delphine Software à son catalogue en 1990. En 1989, le label budget Kixx est inauguré. Alors qu'Epyx est sur le déclin, U.S. Gold suit de près les compétitions sportives internationales pour les décliner en jeux vidéo : Italy 1990 pour la Coupe du monde de football de 1990, World Cup USA 94 pour celle de 1994, Winter Olympics pour les jeux olympiques d'hiver de 1994, et pas moins de trois titres pour ceux d'été de 1996. Cela ne suffit pas à compenser la baisse de popularité des adaptations d'arcade et la fin de la collaboration avec certains partenaires - tout particulièrement Lucasfilm Games qui confie sa distribution britannique à Virgin Games. U.S. Gold rachète Core Design fin 1994 et ajoute à son catalogue de distribution Bethesda Softworks, 3D Realms Entertainment et Capstone. En avril 1996, Eidos Interactive rachète le groupe, conserve Core Design et le label Kixx, revend CentreSoft ainsi que l'équipe de développement interne Silicon Dreams. Le label U.S. Gold est abandonné. RIP

Le slogan de U.S. Gold est : "All American Software".
Le slogan de Go! est : "Tomorrow's Software Today".

Adresse (UK) : Units 2/3, Holford Way, Holford, Birmingham B6 7AX
Adresse (US) : 550 South Winchester Boulevard, Suite 200, San Jose, CA 95128

Trivia 1
Ainsi nommée car la ville de Birmingham se situe en plein centre de l'Angleterre.

Trivia 2
Ex-professeur de mathématiques, Geoff Brown a tenté sa chance dans le milieu de la musique en tenant les claviers dans un groupe baptisé Muscles, qui comptait dans ses rangs Jim Gaynor, futur batteur de Simple Minds. Le groupe ne décollant pas, Brown s'est acheté un Atari 800 et a commencé ses affaires d'import de logiciels.

Trivia 3
Pour le C64, une explication s'impose : aux USA, le format disquettes s'est imposé quasi-instantanément. Ce format très souple permet aux développeurs de retirer certaines données en mémoire en cours de partie, d'en charger d'autres, en fonction des actions du joueur, et donc de créer des jeux plus dynamiques et variés. En Grande-Bretagne, c'est le format le moins cher - la cassette - qui est dominant. Pour lancer un jeu, on appuye le bouton 'lecture', on attend - longtemps - que le programme soit intégralement chargé en mémoire, et on peut enfin jouer, sans faire appel à nouveau au lecteur de cassettes. Le programme doit donc être dégraissé et aller à l'essentiel pour tenir dans les 64 Ko de RAM du C64. Lorsqu'U.S. Gold veut importer un jeu C64, il faut donc s'assurer que ce programme peut fonctionner dans ce format et prendre en charge sa conversion.
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