ACTIVISION

1979PuceÉtats-Unis Santa Monica (voir sur l'atlas)
Développeur et éditeur américain basé à Mountain View, puis Menlo Park, puis Los Angeles (1979).

Le début de la longue histoire d'Activision est entré dans la légende. En 1979, quatre créateurs de jeux d'Atari - David Crane, Bob Whitehead, Alan Miller et Larry Kaplan - s'estiment mal rémunérés et reconnus en regard de l'argent qu'ils rapportent à leur employeur. La direction refuse catégoriquement de montrer leurs noms dans leurs jeux (voir Trivia 1). Les quatre collègues décident alors de monter leur propre compagnie, chose inédite à une époque où un fabricant de jeux vidéo a le monopole de création des jeux sur son hardware. L'avocat à qui ils demandent conseil les met en contact avec Jim Levy, un cadre de GRT, une maison de disques sur le déclin. Le 1er octobre 1979, Activision est fondée (voir Trivia 2), et presque aussitôt Atari commence à leur mettre des bâtons dans les roues. Malgré leurs intimidations, le succès est au rendez-vous : 6 millions de dollars de chiffre d'affaires en 1980, 66 millions en 1981, plus de 100 millions en 1982 ! Ce succès ouvre la voie à d'autres sociétés qui sortiront des dizaines de jeux de qualité bien inférieure.

Activision s'enorgueillit de ne proposer que des idées originales, et aucune adaptation d'arcade ou de film. Au début de l'année 1982, Larry Kaplan quitte la société pour revenir chez Atari (voir Trivia 3). Ce départ est plus que compensé par l'arrivée d'autres créateurs comme Steve Cartwright (fin 1981), Carol Shaw, Larry Miller, les frères Kitchen... La réputation de la compagnie est excellente, et Pitfall de David Crane est un des plus gros succès de l'année 1982. En juin 1983, en vertu de prévisions optimistes, Activision entre en bourse. Mais le marché est en train de se retourner, avec une réduction des commandes des revendeurs. Le 10 novembre 1983, une première vague de licenciements est annoncée.

Ne pouvant plus rivaliser avec les cartouches liquidées à bas prix malgré la qualité de leurs jeux, Activision est contraint de se restructurer et de se réorienter vers les micro-ordinateurs. L'énorme succès de Ghostbusters (leur premier jeu à licence, et leur premier jeu réalisé en équipe autour de David Crane) aide à limiter la casse. Néanmoins, Alan Miller et Bob Whitehead quittent la société pour fonder Accolade. Jim Levy encourage ses développeurs à innover et trouver de nouvelles idées, et Activision va publier bon nombre de jeux très originaux : Little Computer People (encore David Crane), Hacker, Alter Ego, Shanghai... Une filiale anglaise est ouverte, et, pour se diversifier, Activision rachète GameStar, Creative Software et Infocom en 1986.

L'entreprise reste déficitaire, et les départs se succèdent : après David Crane et les frère Kitchen, qui ont fondé Absolute Entertainment mi-1986,Greg Fischbach et Jimmy Scoropski partent à leur tour pour ouvrir Acclaim. En janvier 1987, Jim Levy est débarqué et remplacé par Bruce Davis, ex-patron d'Imagic (un des concurrents d'Activision à l'époque de l' Atari 2600). Ses décisions vont précipiter le déclin d'Infocom. Mais en signant des partenariats de distribution pour plusieurs compagnies (Sierra, New World Computing, Interplay...), il va aussi redresser la situation de la compagnie et la faire repasser provisoirement dans le vert. En mai 1988, le groupe est rebaptisé Mediagenic, un nom détesté par tous les employés. Le nom Activision devient un simple label. Le but de ce rebranding est de couper les liens de la compagnie avec ses origines et diversifier son catalogue avec des logiciels de bureautique qui vont être un énorme flop commercial, répétant donc l'erreur d'Infocom avec Cornerstone. Fin 1989, ils reprennent le nom d'Activision. Le déménagement du siège d'Infocom plombe également les comptes. Mais le coup de grâce, c'est l'action en justice intentée par Philips, le propriétaire de la licence Magnavox et du brevet sur les systèmes de jeux vidéo télévisés, qui attaquait en justice tous les constructeurs de consoles pour violation de brevet, et qui avait fait de même avec Activision en 1982. Tous les recours et appels ont été rejetés, et en 1990 Activision ne peut plus y couper : ils doivent payer 6,6 millions de dollars à Philips. La filiale britannique est vidée de sa substance, les liens avec les partenaires sont coupés (avec des pertes financières à la clé).

C'est là qu'interviennent Bobby Kotick et Howard Marks, fondateurs de The Disc Company, et associés à Brian Kelly dans le groupe d'investissement BHK. Ils acquièrent 25% du capital d'Activision, convainquent les autres actionnaires de virer Bruce Davis et le remplacer par Bobby Kotick, et forcent Philips à accepter un paiement par actions. Les mois qui suivent sont consacrés à licencier la majorité du personnel (dont la filiale britannique), déménager le siège à Los Angeles, vendre des actions à ses créditeurs, soit Philips, Nintendo (des cartouches NES commandées mais impayées) et Sony Columbia (la licence de "Ghostbuters II"), et sortir des compilations du back-catalogue d'Activision et Infocom.

Activision compte alors sur quatre licences fortes pour se refaire une santé : "Zork" avec Return to Zork, un jeu en FMV qui se vendra bien, "Pitfall" (sur consoles et PC), "Aliens Vs Predator" (qui ne sortira que sur Super NES, la version PC est annulée) et "Mechwarrior", pour lequel Activision avait une licence en cours depuis 1990. Là encore, le jeu sort sur Super NES, mais sur PC le développement est laborieux : une première version montrée aux journalistes en 1993, le départ de l'équipe en 1994 et un retour au point de départ... Et finalement, à sa sortie en août 1995, MechWarrior 2 est un succès faramineux, prolongé par ses extensions et ses versions optimisées pour cartes graphiques 3D, qui marque le grand retour d'Activision au premier plan.

Slogan : "We put you in the game"

Adresse (1) : P.O. Box 7286, Mountain View, CA 94039
Adresse (2) : P.O. Box 3048, Menlo Park, CA 94025
Adresse (3) : 11440 San Vincente Boulevard, Los Angeles, CA 90049
Adresse (4) : 3100 Ocean Park Boulevard, Santa Monica, CA 90405

Trivia 1
Warren Robinett passe outre cette directive en affichant son nom dans une salle cachée d'Adventure. Dès que des joueurs commencent à révéler leur trouvaille, Atari prétend que c'était volontaire et que d'autres "easter eggs" ("oeufs de Pâques") les attendent dans leurs prochains jeux - le terme est resté.

Trivia 2
Le nom est une contraction d'"activity" et "television", choix logique à une époque où on voyait les consoles comme un extension de la télévision (cf Intellivision et ColecoVision). Cela leur permet aussi de passer devant Atari dans le listing des compagnies du CES, une technique qui sera reprise par d'autres société émanant d'ex-Activision.

Trivia 3
Raisons invoquées : il voulait faire du hardware, et il n'aimait pas la façon dont Jim Levy utilisait les méthodes de l'industrie du disque pour "starifier" ses développeurs et utiliser des arguments marketing discutables pour faire de la hype.
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